Humeurs en vrac d’une chroniqueuse

Je ne suis pas une princesse

Quand j’étais jeune, je rêvais aux contes de fées.  Je souhaitais me marier et avoir quelques enfants.  Je rêvais de passer ma vie avec leur père puisque comme c’est écrit dans les contes; ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Ça ne pouvait pas être autrement.  En vieillissant, bien sûr que mes rêves ont changé, et heureusement, je n’ai pas eu à fonder une famille avec le premier prince venu.  Puis mes parents ont un jour cessé de s’aimer et ils se sont quittés, mes rêves de petite fille s’évaporaient et la réalité de la vraie vie me frappait de plein fouet. Cependant, malgré leurs différends, ils ont réussi à garder un lien jusqu’à la mort, ce doit d’ailleurs être eux qui m’ont inspirée.

À mon tour, j’ai fait quelques essais-erreurs et un jour j’ai rencontré celui avec qui je me voyais ridée et vieille à nous balancer dans la cour de notre maison de campagne.   Plusieurs années ont passé et nous avons eu deux beaux enfants, mon prince et moi.  Puis à mon tour, j’ai eu à faire face à cette union qui avait encaissé le poids des années, rien de grave, pas de heurts majeurs, juste l’inévitable effritement des sentiments.  La princesse en moi devait tourner la page du dernier chapitre de son conte de fée et ne jamais plus le rouvrir.  Cependant, comme je n’avais pas pu réussir mon union, je me faisais un point d’honneur de réussir ma séparation.  Je suis vraiment fière aujourd’hui de dire que j’ai réussi.  Mon prince est devenu mon ami, mon coéquipier et la moitié dont j’ai absolument besoin pour être une maman et une grand-maman accomplie.  Bien sûr, une rupture dans la bonne entente n’est pas essentielle, mais c’est tellement facilitant quand on a à faire face à des problèmes, petits ou grands, concernant nos enfants.  Je lui ai longuement souhaité de se trouver quelqu’un pour me succéder, c’est maintenant chose faite et je suis très heureuse pour lui. L’amour c’est fait pour se multiplier, non pas pour diviser.

J’ai rencontré quelques princes depuis, mais je ne porte plus ce désir de vivre heureuse et d’avoir beaucoup d’enfants. Tout ce qui m’importe à présent, c’est d’accueillir tout le bon que la vie place sur ma route et d’essayer, du mieux que je peux, en profiter pleinement.  J’ai toujours souhaité garder des relations harmonieuses avec tous ces princes qui ont fait de moi la personne que je suis, puisque je crois qu’il n’est pas nécessaire de se détester lorsqu’on ne s’aime plus. 

Dans le grand livre de ma vie, un nouveau conte vient de débuter et il comptera, à coup sûr, plusieurs chapitres pour me faire rêver encore.   

N.D.L.R. : Cette chronique «Humeurs en vrac d’une chroniqueuse», sera publiée mensuellement dans votre journal. Nous avons eu l’idée de lancer cette chronique qui se veut un moment de lecture amusant, de réflexions et d’échanges sur différents sujets mélangés d’émotions de la vie quotidienne.

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