Cher Père Noël ..

Cher Père Noël, tu dois bien te demander pourquoi je recommence à t’écrire à mon âge. Il y a longtemps que je n’ai pas couché sur papier l’énumération de cadeaux tant convoités. En fait, si ma mémoire est bonne, la dernière fois j’avais dressé une belle grande liste en feuilletant le catalogue Distribution au Consommateur. Je laissais celui de Sears à ma sœur. Ça te donne une bonne idée de mon âge, ce magasin n’existe plus depuis belle lurette. Depuis le temps, j’ai commencé à travailler et à gagner ce qu.il faut pour me gâter sans attendre que quelqu’un le fasse le soir du réveillon. Bien sûr, j’aime encore recevoir des cadeaux, mais je préfère encore les choses simples, pas forcément celles qui coûtent cher. Je suis maintenant à l’âge ou donner est plus satisfaisant que de recevoir. L’âge ou la présence des gens que j’aime autour d’une table vaut 100 fois celle d’un paquet sous l’arbre de Noël. Je suis maintenant à l’âge de souhaiter des choses intangibles. De faire des vœux pour la planète entre autre. Pour que mon petit-fils et les autres à venir puissent eux aussi apprécier les beautés de la nature telle que je l’ai connue étant jeune. Je me surprends à attendre chaque année que la vie mette sur mon chemin un homme doux qui saura m’aimer et avec qui je vieillirai. Je souhaite que les gens que j’aime gardent une bonne santé le plus longtemps possible, que la mort ne vienne pas trop brutalement décimer mon clan. J’ose même ajouter un truc qui me tient à cœur. Serait-ce possible pour 2020 et les années qui viennent que la société protège mieux les gens différents, que l’inclusion sociale fasse partie de notre quotidien et qu’on cesse de juger ceux qui ne sont pas comme nous. J’aime croire, Père Noël, que dans ton atelier, il y a un petit coin, où s’affairent quelques lutins pour qui l’unique tâche est de dépouiller le courrier des gens comme moi qui ne souhaitent pas de cadeaux qui s’emballent, des gens qui souhaitent des cadeaux qui emballent, qui emballent les cœurs et rendent les gens heureux. Bien sûr, tu as probablement souvent reçu des demandes de paix dans le monde, c’est cliché, mais tu sais Père Noël, je crois que tu es le seul à qui on peut le demander en osant y croire même un tout petit peu. Je vais conclure ma lettre en te disant de continuer de faire rêver, de nourrir l’imaginaire des tout petits et des plus grands comme moi. En échange, je te promets de garder mon cœur d’enfant le plus longtemps possible et de croire en toi. À plusieurs, on va peut-être y arriver. P.s. Ne gaspille pas de papier cadeau si jamais tu croises l’homme doux, met le sur ma route et je saurai que tu as bien lu ma lettre.

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N.D.L.R. : Cette chronique «Humeurs en vrac d’une chroniqueuse», sera publiée mensuellement dans votre journal. Nous avons eu l’idée de lancer cette chronique qui se veut un moment de lecture amusant, de réflexions et d’échanges sur différents sujets mélangés d’émotions de la vie quotidienne.

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