Humeurs en vrac d'une chroniqueuse

Humeurs en vrac d’une chroniqueuse

Par Journal l'Écho d'en Haut le .

Poli mais pas trop.

J’étais un peu pressée cette fois-là, je n’avais que quelques minutes pour entrer et sortir de l’épicerie et y faire mes courses.  Quand je l’ai croisée, comme un automatisme, je lui ai demandé comment ça allait.  Ce que l’on fait toujours.  Formule de politesse oblige. 

-Allo!!  Comment ça va?

Je n’aurais pas dû. Je n’étais pas prête à recevoir cette réponse négative suivie du récit de son malheur. 

-Ça va pas pantoute.

Je ne lui en veux pas, elle n’a fait que profiter de la fenêtre toute grande que je lui avais ouverte avec ma question qui l’était tout autant, ouverte.

Je ne pouvais pas la laisser en plan et me sauver les bras pleins de victuailles.  Politesse oblige, j’ai pris le temps de l’écouter et de faire preuve d’autant d’empathie que possible mais je suis certaine que j’aurais été meilleure dans un autre moment que celui-là. 

Le lieu était inapproprié pour les confidences, j’aurais choisi meilleur endroit mais puisqu’elle osait s’ouvrir dans le rayon de la soupe en boite je me suis dit que c’était assez important pour que je l’écoute.

Pour avoir déjà été celle qui allait mal et m’être frappée à un refus d’être écoutée, j’ai pris le temps, même celui que je n’avais pas. 

De retour à la maison je me suis demandé ce qui n’allait pas dans cette rencontre.  Je me suis surtout dit que je devais apprendre de ce bref échange.  Apprendre qu’il n’est pas nécessaire d’être aussi polis(es) dans nos salutations.  Qu’un simple bonjour bien senti peut aussi bien faire l’affaire, surtout lorsqu’on n’est pas disposés à accueillir la réponse,  bonne ou mauvaise.  Dorénavant, quand je vais oser la formule polie pour saluer quelqu’un je vais essayer de me souvenir, comment jadis je m’étais sentie, pleine de toute mon histoire triste et personne pour l’entendre.

N.D.L.R. : Cette chronique «Humeurs en vrac d’une chroniqueuse», sera publiée mensuellement dans votre journal. Nous avons eu l’idée de lancer cette chronique qui se veut un moment de lecture amusant, de réflexions et d’échanges sur différents sujets mélangés d’émotions de la vie quotidienne.

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Au plaisir de vous lire !

Un commentaire

Sylvie Ouellet dit :

Oui, il faut être disponible si on demande : » Comment ça va ? » Il en est ainsi pour toutes les questions; un jour, j’ai appris, le dicton suivant: si tu ne veux pas la vraie réponse, alors ne pose pas la question.

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