Humeurs en vrac d'une chroniqueuse

Humeurs en vrac d’une chroniqueuse

Par Journal l'Écho d'en Haut le .

Magie, Magie.

La neige est bien installée pour plusieurs mois, l’hiver fut hâtif cette année.  Tout le monde spéculait à savoir si nous aurions ou non un été des Indiens.  Faut bien se l’avouer, les Indiens ont pris congé cet automne.  On ne peut pas les blâmer.  Il a fait si moche et si gris, je serais bien partie, moi aussi, si j’en avais eu les moyens.  Mais… là, c’est l’hiver et faut faire avec.  Moi, ça me plait de sortir mes bottes et ma pelle un mois plus tôt pour prendre l’air et faire le plein de chocolat chaud en rentrant. 

Non seulement c’est l’hiver, mais c’est bientôt Noël!  

Noël!!!  Je suppose que c’est dû aux années qui s’ajoutent trop vite à mon âge, ou à l’absence de petits enfants dans mon entourage, mais il me semble que j’ai perdu la belle folie qui m’habitait alors que mes enfants étaient encore tout petits.  Dans le temps j’entrais dans la période des Fêtes pas tard en novembre et c’est le cœur content que j’embarquais mes enfants dans la folie de la préparation de Noël, comme ma mère le faisait avec nous quand nous étions encore tout jeunes.

Je me rappelle, à l’époque que l’élaboration de la liste de cadeaux se faisait avec le gros catalogue Sears sur les genoux.  L’odeur des biscuits au pain d’épice embaumait la maison.  La popote des petites douceurs qu’on ne mangeait pas le reste de l’année, le magasinage des cadeaux, la décoration de la maison et du fameux sapin.  Chaque année, il était plus gros que l’année d’avant.  Plus lumineux, plus féerique.  Les enfants et les grands s’émerveillaient toujours devant le roi des forêts trônant dans le coin du salon.  La préparation de Noël était une vraie fête, essentiellement pour mettre de la magie dans le cœur des petits, c’est de cette magie dont on se rappelle maintenant que nous sommes tous grands.

Il ne fallait surtout pas manquer l’appel du Père Noël, avant que minuit ne sonne, il téléphonait généralement chez ma mamie, là où se tenait le réveillon.  Pendant que plusieurs parents allaient à l’église entendre la chorale chanter ses plus beaux cantiques, mes nombreux cousins et cousines et moi étions fébriles dans l’attente de cet appel.  Il nous parlait à tour de rôle avec sa voix si gaie et son rire en cascade si représentatif du personnage. 
Tous les ans, ce cher Père Noël avait une nouvelle histoire rocambolesque à nous raconter pour s’éviter de devoir descendre par la cheminée.  Ses rennes étaient souvent trop fatigués ou malades, les pauvres.  La tradition a perduré au fil du temps.  Quand mes enfants et ceux de quelques cousins étaient petits, le téléphone résonnait encore dans la soirée du réveillon.  Nous les adultes, on se massait dans le boudoir autour de nos petits pour espionner leurs conversations avec le gros bedonnant.  Une année, nous avons même dû nous habiller toute la gang et partir à sa rencontre dans la rue bordant la maison de ma mamie parce que les rennes épuisés l’avaient laissé tomber.  Le Père Noël avait dû emprunter la motoneige d’une gentille âme pour venir, tel que promis, décharger sa hotte de cadeaux dessous l’arbre et surtout, devant les yeux écarquillés de nos tout-petits. 

La nuit de Noël se poursuivait par un gargantuesque repas, l’alcool coulait à flot, les conversations étaient animées, la musique et les jeux ponctuaient la fête.  Puis, tout le monde rentrait à la maison, tard aux petites heures du matin, les bras chargés de cadeaux. 
Noël est maintenant plus tranquille, mes enfants sont grands,  c’est maintenant leur tour de nous recevoir dans leurs demeures.  Les petits bébés ne tarderont pas à s’ajouter au groupe et, j’en suis certaine, nous recommencerons la ronde des belles traditions qui font que Noël peut être magique à tout âge.  J’aime recevoir ma famille pour un bon repas au moins une fois dans la période des Fêtes,  le sapin a encore une place prédominante dans ma maison et dans mon cœur, je cuisine un menu qui leur plaira et nous nous  assoirons au salon le soir venu pour admirer mon beau sapin, roi des forêts.  Cette année, je pense emprunter un bol à punch que je placerai au bout de l’avancée de comptoir, comme dans le temps.  J’irai m’asseoir dans le coin où se trouvait le téléphone à l’époque.  Je n’attendrai pas l’appel du blanc barbu, mais je réciterai tout haut ma liste de souhaits pour l’année qui vient.  Du coin de l’œil, en direction du bol à punch, je lancerai un bec soufflé à ma mamie qui, là-haut, j’en suis sûre, sera aux fourneaux à préparer le réveillon.
 
J’aimerais savoir quelle tradition du temps des Fêtes vous ne pouvez pas manquer et quels sont vos plus beaux souvenirs de Noël.

N.D.L.R. : Cette chronique «Humeurs en vrac d’une chroniqueuse», sera publiée mensuellement dans votre journal. Nous avons eu l’idée de lancer cette chronique qui se veut un moment de lecture amusant, de réflexions et d’échanges sur différents sujets mélangés d’émotions de la vie quotidienne.

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Au plaisir de vous lire !

3 commentaires

Diane Bérubé dit :

Quel beau texte ! Je revis dans ma tête de beaux moments que nous avons eus nous aussi. Les grands-parents qui passaient souvent malheureusement inaperçus le reste de l’année, mais qui étaient tellement importants pour nous pendant ces festivités ! La famille se rassemblait grâce à eux et la magie s’installait. Salut pépère, salut mémère ! xx

Sylvie Ouellet dit :

Chère chroniqueuse,
Tout d’abord, merci pour toutes vos belles chroniques qui nous font rire et/ou réfléchir sur la vie.

Noël est effectivement un moment de grande joie, mais aussi un instant où la nostalgie s’installe secrètement…Les traditions de cette belle fête sont effectivement imprégnées bien profondément dans nos coeurs. Lorsque j’étais enfant, le soir du 24 décembre, toute la parenté était réunie chez nous. Jeux, musique et boustifaille étaient bien sûr au rendez-vous, mais pour nous, le grand jour c’était le 25 décembre.

Ce matin-là, à notre réveil, mon frère et moi courions vers le salon. Le Père Noël était passé durant la nuit et il était toujours généreux. Il nous laissait un cadeau chacun, celui dont on avait rêvé toute l’année…Je nous revois, assis par terre au pied du sapin, sous l’oeil amusé de nos parents. Comme nous étions heureux !

Quelle bonne idée vous avez, madame la chroniqueuse, de lancer un bec soufflé à votre mamie le soir de Noël ! Mon frère nous a quittés il y a quelques années…Je lui enverrai aussi, avec amour, un bec soufflé lorsque je déballerai le cadeau de mes parents. Et qui sait ? Peut-être qu’à ce moment-là, là-haut, il fera un petit clin d’oeil à votre mamie.

Joyeuses Fêtes à tous ! Profitez bien de la présence de ceux que vous aimez…

Diane Bérubé dit :

Un beau message très touchant Sylvie !

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