Humeurs en vrac d'une chroniqueuseSaint-Adalbert, Saint-Marcel, Saint-Omer, Saint-Pamphile, Sainte-Félicité, Sainte-Perpétue, Tourville

Humeurs en vrac d’une chroniqueuse – Maudite addiction  

Par Journal l'Écho d'en Haut le dans Chronique.

Mon téléphone est malade ou pire encore, mort.  Non, en fait il n’est pas mort puisque je l’entends faire du bruit, mais depuis sa chute en pleine face, il n’a plus d’image, Il doit agoniser, j’imagine.  Je ne devrais pas être autant en panique puisqu’il existe tout plein de façons de me rejoindre, autres qu’au téléphone mais, c’est plus fort que moi, je panique.  Mon téléphone est un peu plus un téléphone, il est aussi et surtout mon agenda, mon carnet d’adresses, mon réveille-matin, mon album photo, mon lien le plus rapide avec mon amoureux, mon juke-box, ma caméra.  Il est un dictionnaire, une encyclopédie, un magazine, un journal, il est mon accès instantané au monde entier. 

Mon téléphone est aussi un peu ma télé puisque je regarde parfois des émissions sur le trop petit écran lorsque je n’ai pas accès à une vraie télé ou un ordinateur. Mon téléphone permet à mon auto de me transmettre des messages vocalement. Y’a rien qui ne m’amuse plus que d’écouter ma voiture me faire la lecture à voix haute d’un message texté par quelqu’un. 

Parfois je dois le repasser quelques fois pour saisir le sens de la phrase et ça m’amuse. Le plaisir est décuplé lorsque l’envoi provient d’une personne qui fait des fautes d’orthographe. La pauvre voix automatisée peine à me réciter le contenu de la missive.  C’est futile vous me direz mais hé, on s’amuse comme on peut.  Après deux ans de triste pandémie, tout amusement, aussi futile soit-il, est le bienvenu.

Il y a 25 ans, je n’avais pas cet appareil qui moule parfaitement la paume de ma main et je ne m’en portais pas plus mal.  J’avais un dictionnaire anglais-français, un autre espagnol-français pour m’aider à formuler mes phrases correctement dans la langue de mon choix.  Sur ma table de nuit, on pouvait trouver un cadran, un petit cahier et un crayon pour y noter mes idées.  J’étais abonnée à quelques parutions que je recevais par la poste, j’avais des CD ou des cassettes VHS pour me divertir.  Mes souvenirs étaient captés par un appareil photo et je n’avais pas le choix de la qualité des épreuves à ranger dans mes albums. 

Je notais comme tout le monde mes rendez-vous sur un calendrier et je n’avais personne d’autre que moi pour me les rappeler. Il y a 25 ans, je n’avais pas mon téléphone pour me guider dans une ville dont je ne connais pas les directions et je ne me rappelle pas de m’être perdue une seule fois sans jamais retrouver mon chemin. Aujourd’hui, je n’envisage pas aller où que ce soit sans demander à mon téléphone de me conduire à bon port.   

Pourquoi alors je transpire à l’idée de devoir m’en séparer le temps qu’il se guérisse?  Est-ce que mon téléphone m’aurait rendue abrutie? 

Me poser la question c’est un peu y répondre.  Faudrait peut-être que je reconsidère cette forte dépendance et que j’essaie de temps à autre de débrancher mon téléphone et de revenir un peu en arrière, avant l’abrutissement. 

N.D.L.R. : Cette chronique «Humeurs en vrac d’une chroniqueuse», sera publiée mensuellement dans votre journal. Nous avons eu l’idée de lancer cette chronique qui se veut un moment de lecture amusant, de réflexions et d’échanges sur différents sujets mélangés d’émotions de la vie quotidienne.

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