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M. Marcel Thiboutot fondateur de NOTRE journal

Par Françoise de Montigny-Pelletier le dans Anniversaire.

Imagination, disponibilité, engagement, persistance dans la réalisation d’un projet : c’est ce qui devait animer l’équipe qui a donné naissance à notre journal communautaire, l’Écho d’en Haut, en mars de l’année 1983. Nous avons eu le privilège d’échanger avec deux personnes à l’origine de ce bel itinéraire communautaire, Mme Aline Flamand et M. Marcel Thiboutot.

Un contexte à la fois décevant… et favorable!

Décevant, certes, car à cette époque, la population du sud de la MRC avait bénéficié pendant plusieurs années de deux moyens régionaux de médiatisation, l’un écrit, l’autre parlé. Le journal Le Peuple courrier, distribué à travers les sept municipalités du sud, et le poste de radio CHAL  étaient en effet installés tous deux à Saint-Pamphile.  Ces médias permettaient à la population locale de se tenir au courant de l’actualité et de partager ses projets, initiatives et informations avec le public lecteur et l’auditoire radio.  Bien que les sujets traités par le journal régional s’intéressaient davantage à Montmagny, on gardait contact avec la région. Au début des années 80, le propriétaire du journal remercia dix de ses journalistes, dont Aline Flamand; quant à la radio, elle s’éteignit en 1983.

Avec l’arrêt des activités de ces deux médias, la déception de la population fut alors palpable, avec une impression d’être mise à l’écart : un sentiment d’isolement et de privation planait. Mais quand on réagit rapidement, et qu’on sait s’adapter, un tel contexte peut devenir favorable à l’élaboration d’un nouveau projet. Favorable aussi à sa justification et à son utilité pour toutes les communautés à rejoindre et à desservir…!

C’est alors que Marcel Thiboutot réagit justement en se disant qu’il fallait palier à ce manque et trouver une solution. L’idée d’offrir un journal communautaire à la population, celui-ci axé sur les sept municipalités du sud du comté lui vint à l’esprit.

Un service communautaire essentiel émerge enfin

Un organisme sans but lucratif ne fonctionne pas comme une entreprise privée qui, elle, vise principalement le profit. Sa mission est avant tout de donner un service qui réponde immédiatement à un besoin précis.

Elle dépend essentiellement de l’implication d’un groupe de bénévoles lors de son démarrage et tout au long de son existence. Le conseil d’administration formé pour ce faire doit s’assurer du bon déroulement de projets et de la recherche de partenaires et de sources de financement. Car, il faudra, à un certain moment, s’assurer de l’aide d’un personnel salarié qualifié lequel permettra d’élaborer, installer et maintenir les services projetés, donc la concrétisation de la mission dévolue à l’organisme. On comprendra que regrouper une équipe convaincue et unie dans cette démarche fut primordial.

Marcel Thiboutot entama ainsi une démarche en s’assurant d’abord de partenariats.

Il s’adressa donc à la Jeune chambre de Saint-Pamphile afin d’obtenir son soutien. Celle-ci répondit positivement en trouvant un financement et apportant son conseil. Les sept municipalités se sont jointes au projet, convaincues de sa nécessité. L’AMECQ, organisme regroupant les journaux communautaires au Québec, fut également d’un précieux conseil. Un premier conseil d’administration fut formé composé du fondateur, M Thiboutot, au poste de président, de Mmes Éliane Leblanc et Cécile Pelletier et de  MM. Jean-Claude Fortin et Réjean Gauvin. Une des journalistes mises à pied par Le Peuple courrier, Aline Flamand résidante de Saint-Pamphile, rallia le projet avec détermination, persuadée que ce nouveau média à vocation plus locale allait répondre précisément à un besoin identitaire.

La parole au fondateur

Qu’est-ce qui vous a incité à créer un média écrit?

« À Saint-Pamphile, les années 1970 furent très riches en organisations structurelles, l’aréna, l’école secondaire La Rencontre, la Polyvalente à l’époque, le CLSC, le nouveau Bureau de Poste, le Foyer, etc. Responsable de la bibliothèque de l’école secondaire, et enseignant , je constatais que la dimension culturelle n’était pas dans les manchettes de l’actualité. J’étais président du comité culturel; nos objectifs  étaient de  donner à la population la chance d’avoir accès à divers services :  bibliothèque municipale, concerts (Jeunesse musicale), salon du livre, etc. »

 Est-ce que votre profession d’enseignant vous a inspiré?

« Ayant enseigné quelques années à Saint-Pascal, au Kamouraska, je connaissais le journal communautaire Le Placoteux. J’ai découvert l’importance et le sentiment d’appartenance à une communauté qu’un tel média pouvait développer. Je ne peux oublier L’Attisée de Saint-Jean-Port-Joli qui m’a fait découvrir l’Association des médias écrits communautaires du Québec.

Au début des années 1980, Le Peuple, journal régional de Montmagny, s’effrite petit à petit. Notre journaliste, madame Aline Flamand, qui couvrait notre région à l’époque s’est retrouvée sur le « carreau ».

Saint-Pascal a son journal, Saint-Jean-Port-Joli a son journal. Pourquoi pas Saint-Pamphile ?

Voilà tout ce qu’il fallait pour prendre une orientation. Je laisse la présidence du Comité culturel à  mon confrère Michel Labonté et on planifie un comité pour la création d’un journal communautaire.

Ici, j’exprime ma reconnaissance à madame Aline Flamand, à Réjean Gauvin (Jeune Chambre) et à l’encouragement et aux soutiens financiers reçus de la part de la Municipalité, Clermont Gagnon étant maire, au député du temps Jacques Leblanc. L’Écho d’en Haut est né presque en même temps que le Festival du Bûcheux. La collaboration mutuelle est à souligner. »

Comment s’est faite la distribution des tâches?

D’après mes souvenirs, j’aimerais souligner la générosité de la première équipe composée de Cécile, Éliane, Jean-Claude. J’en oublie ? Veuillez m’en excuser. Le défi était d’avoir la participation des commerces et des paroisses de L’Islet-Sud. Et, avec le temps, de développer cette appartenance au niveau de la population.

L’Écho d’en Haut, depuis les débuts, a été une réussite grâce à l’équipe qui en a assuré sa pérennité. Félicitations et reconnaissance à toutes les personnes qui ont cru à son importance. L’écrit a encore sa place… « Les paroles s’envolent, les écrits restent… »

Après 40 ans, je ne peux être que fière et que lui souhaiter longue vie! C’est l’histoire de L’Islet-Sud que je n’oublie pas ! »

Être journaliste dans son coin de pays :

l’exemple d’Aline Flamand

Cette journaliste n’était pas une nouvelle venue dans ce métier. Appuyée de son expérience professionnelle, Aline Flamand, devenue rédactrice en chef,  s’engagea à suivre l’évolution des projets municipaux et communautaires afin d’en informer le public lecteur. Elle assura la couverture d’évènements et suivit de près les activités des conseils municipaux, des Chevaliers de Colomb, des Cercles de Fermières, des Conseils de Fabrique. À l’époque, les organismes communautaires que nous connaissons maintenant dans notre région n’existaient pas encore. Les réunions se tenaient surtout le soir, les bénévoles et membres étant occupés à leur emploi pendant le jour. Mme Flamand avait l’appui de son époux qui gardait alors leurs enfants en soirée lorsqu’elle devait s’absenter. Le journal affirma son identité. La journaliste résume ainsi la personnalité de ce média écrit : « Ça nous ressemble! »  On pourrait y ajouter…. « Et ça nous rassemble! » . Une première publication du journal fut ainsi distribuée gratuitement en mars 1983, d’abord dans les foyers de Saint-Pamphile. Puis, en juin 1983, le journal obtint le statut d’OSBL. Depuis juillet 1991, c’est la population des sept municipalités du sud qui le reçoit chez elle. Pendant plusieurs années le journal était monté sur place et avec l’aide de l’infographiste Sylvain Gagnon. Puis, grâce à un logiciel informatique, notre directrice, Diane Bérubé, peut faire la mise en page, appuyée dans cette tâche par Mme Réjeanne Leclerc.

Quarante ans plus tard

Les membres du conseil d’administration actuel sont M. Daniel Bélanger, président, Mme Raymonde Bourgault, vice-présidente, Jeannette Leclerc, Angèle Cloutier et Marjolaine Bourgault,  administratrices. Version imprimée et version sur Internet du journal se côtoient.

Diane Bérubé occupe le poste de directrice pour une trentième année consécutive. Elle a dû s’adapter aux circonstances, mener à terme les projets, recruter des pigistes, suivre les évolutions technologiques, être à l’affût des évènements, distribuer parmi les journalistes les mandats de couverture de sujets, pallier à la hausse des prix de production, préparer les éditions avant de les remettre aux imprimeurs. Elle réalise la mise en page du journal, gère l’organisme, procède à la recherche de financement (subventions et publicités). Toujours fidèle au poste et polyvalente, elle est aidée en cela par Mme Chantale Perrier depuis un an.

Longue vie à notre fidèle mensuel!