Notre héritage métissé sous le solstice d’été
La communauté de Sainte-Perpétue a souligné de diverses façons l’approche, puis l’arrivée du solstice d’été les 18, 19 et 21 juin derniers. La Médiathèque L’Héritage de L’Islet-Sud, installée dans l’église du village, fut l’hôtesse de cet évènement pour la deuxième année consécutive. L’animation en avait été confiée au Cercle culturel Lusekut, l’organisme ayant conçu et organisé un menu d’activités variées à cette occasion.
Malgré une température et une pluie plutôt automnales, lors de la journée du samedi, adultes et enfants ont d’abord pris le temps de mieux se familiariser avec ce phénomène naturel lié à la distance plus rapprochée du soleil et de la terre en cette période de l’année. Des affiches et des projections sur écran illustraient ce phénomène. M. Denis Martel, président fondateur du club d’astronomie de Saint-Pierre, animait cet atelier donné à l’extérieur sous abri ouvert, au nom de la Corporation entre ciel et marée de Montmagny. Adultes et enfants l’ont grandement apprécié malgré le froid humide qui persistait.
Puis, à l’intérieur de l’édifice, les cultures des Premières Nations se sont révélées aux personnes visitant les lieux dans le contexte du 21 juin, Journée nationale des Peuples autochtones. Des tables d’exposition présentait des objets traditionnels d’utilité courante faits à la main. Outils, jouets, instruments de musique et de nombreux livres destinés aux jeunes ou aux moins jeunes y étaient montrés. Cette année, s’ajoutaient des livres de contes pour enfants et autres documents, de même que des œuvres artistiques et artisanales provenant du Nunavut, territoire occidental du peuple des Inuits, et prêtés par M. Stéphane Cloutier de Sainte-Perpétue et sa conjointe Mme Jeela Palluq-Cloutier, auteure de livres illustrés pour enfants entre autres.
La projection du film L’empreinte de la scénariste et réalisatrice Carole Poliquin a suscité une certaine émotion chez plusieurs personnes de l’auditoire. Rappel de faits, de souvenirs, constatation de rapprochements avec les autochtones dans les modes de vie et relationnels ont décrit ce métissage qui contribua à définir notre identité nationale. Cela a suscité plusieurs longs échanges et cercles de parole spontanés. entre personnes particulièrement réceptives à ce sujet.
Un segment consacré à des artistes chanteurs et musiciens a aussi suscité des moments d’émotion. La prestation sur écran de l’artiste autochtone wolastoqey («malécite») Jeremy Dutcher fusionnait les chants anciens traditionnels de sa nation conservés grâce à des archives sonores et un arrangement musical de l’artiste au piano et au chant. Sa voix puissante au registre étendu appuyée par sa composition et son interprétation ne pouvaient laisser les personnes à l’écoute indifférentes. Le samedi soir 18 juin, un autre artiste chanteur et musicien, Juan Morales, résidant à Sainte-Louise et accompagné par un jeune guitariste a également ému l’auditoire. Les accents vocaux de Juan Morales, la ligne mélodique des chants traditionnels ou populaires de leur pays d’origine l’Ecuador (Équateur) et les différents instruments de musique qu’ils maîtrisaient ont provoqué l’émotion et la solidarité chez les personnes réunies. Flûtes de pan diverses et instruments à corde créaient une ambiance qui faisait voyager et planer en chœur jusqu’aux montagnes des Andes…
Le mardi 21, journée du solstice, avant les activités au programme, quelques personnes ont fait un cercle pour rendre hommage au peuple wolastoqey, sur le territoire ancestral duquel la MRC de L’Islet est située. Les enfants fréquentant la garderie scolaire et les Ateliers des jeunes ont participé avec motivation à une animation leur étant réservée. Les trois journées de partage auront certainement créer des liens entre des personnes lesquelles ont pu se découvrir des affinités grâce à cette rencontre communautaire les rapprochant.
