Humeurs en vrac d'une chroniqueuseTout L'Islet-Sud

Humeurs en vrac d’une chroniqueuse

Par Journal l'Écho d'en Haut le dans Fête, Voisins.

La fête au village

Les odeurs de BBQ des voisins parviennent à mes narines et je perçois à travers l’entrebâillement de la fenêtre les cris des enfants qui font partie de la fête.   Il fait frais, c’est l’automne déjà qui est à nos portes mais le ciel est dégagé et un magnifique soleil à faire plisser les yeux plombés sur la cour.  Je retouche mon maquillage et finis d’assembler ma grosse salade de pâtes avant de rejoindre tous les habitants de la rue qui se sont réunis chez les voisins pour la fête du quartier.   Même les arbres se sont couverts de leurs plus belles couleurs.  La haie qui sépare nos deux terrains est garnie de petits fruits rouge bordeaux, on dirait des confettis.  Elle est à son plus beau début septembre, je devrai demander ma voisine comment se nomme ce petit arbuste. 

Une musique latine fait danser les plus aguerris alors que quelques novices ont demandé à Pablo, le nouveau de la rue de nous donner un petit cours rapide de salsa ou de merengue, ou de bachata pour ce que j’en sais.  De toute évidence, je suis la championne novice mais j’ai toujours trouvé que les danses latines étaient infiniment belles et j’ai envie d’apprendre aussi.  Je ne vous l’ai pas dit mais j’ai le déhanchement d’un 2 par 8 et mes mouvements n’ont rien de naturel ni d’élégant.  Qu’à cela ne tienne, je suis tant bien que mal les indications de Pablo et je danse à contretemps pour rattraper les autres qui se moquent bien de moi.   La table est garnie à ras bord de plats divers, cette année il semble y avoir une bonne diversité, l’an dernier trois voisines avaient apporté leurs fameuses boulettes de veau farcies de Ricardo!  On repassera pour la variété, heureusement, ce sont d’excellentes boulettes farcies.

La première année de la fête du quartier, Ginette qui habite à 4 maisons de chez nous avait eu l’idée de nous inviter pour le premier anniversaire du décès de son Gilles.  En fait, je pense que Ginette se cherchait un prétexte pour passer en salades tous les légumes de son beau potager qu’elle ne fournirait pas à cuisiner maintenant qu’elle était seule.  Je pense qu’on était tous allés sans en avoir trop envie pour ne pas décevoir cette pauvre Ginette en deuil et la fête s’était terminée vers 2 heures du matin avec une promesse de refaire ça tous les ans.  Depuis, les voisins ont changé, certains sont partis, d’autres ont aménagé mais tous ont adhéré au concept de la fête de quartier qui rassemble des gens qui ne se rencontreraient pas autrement.  C’est devenu beaucoup plus qu’une occasion de manger tous ensemble puisque de forts liens se sont créés entre nous.  Nous échangeons nos coups de cœurs musicaux, nous partageons nos choix de livres, les recettes circulent mais bien au-delà de ça, des amitiés improbables se forgent année après année.  Nos voisins ne sont plus que nos voisins, ils sont devenus nos amis, des gens sur qui on peut compter. 

Cette fête de voisins est inventée de toute pièce mais elle est sortie de ma tête à la suite d’un rêve une nuit fraiche d’automne. En ces temps difficiles de Covid, d’élection fédérale, de vaccin, de passeport vaccinal…ou tout nous divise et tout est sujet à polémique. Ce serait bien n’est-ce pas de voir tout plein d’initiatives de fête de quartier rassembler les humains qui nous entourent?  Je suis une grande rêveuse, je sais mais l’ouverture sur le monde, commence souvent plus près qu’on pense. 

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N.D.L.R. : Cette chronique «Humeurs en vrac d’une chroniqueuse», sera publiée mensuellement dans votre journal. Nous avons eu l’idée de lancer cette chronique qui se veut un moment de lecture amusant, de réflexions et d’échanges sur différents sujets mélangés d’émotions de la vie quotidienne.

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