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Ferme La Moutonnerie, un rêve devenu réalité

Par Yoland Bélanger le dans Ferme, moutons.

Jean-Frédéric Deschênes et Mélissa Nadeau, un jeune couple de Saint-Pamphile, ont complété leur projet d’avoir leur propre entreprise agricole. Le 17 juin dernier, les premières agnelles qui deviendront la base de leur ferme « La Moutonnerie » sont arrivées à leur bergerie.

Jean-Frédéric a depuis sa tendre enfance, un intérêt pour l’agriculture et les animaux. C’est peut-être dû à son voisin qui possédait un élevage ovin ou à son oncle qui avait aussi des moutons… En 2011, il a complété un D.E.P. en production d’animaux de boucherie à l’I.T.A. de La Pocatière. À la suite de sa formation, comme il ne voyait pas l’opportunité de démarrer dans ce domaine, il a suivi un cours d’électromécanicien. Cependant son rêve d’avoir un jour sa ferme, de travailler avec les animaux, ne l’avait jamais quitté.

L’étincelle qui a rendu ce projet possible, c’est le partage de son rêve avec sa conjointe, Mélissa. Leur passion commune pour les animaux et le désir d’avoir un jour leur entreprise ont permis la réalisation de leur projet. Jean-Frédéric avec un diplôme de l’I.T.A. et Mélissa qui a suivi un cours en comptabilité agricole et qui suit présentement une formation en production ovine à L’Université Laval, veulent, ensemble, mettre en pratique le côté technique de leurs études.

Ils ont choisi de démarrer avec des agnelles, soient de jeunes moutons femelles de moins d’un an qui n’ont jamais eu d’agneau. Ce sont des brebis hybrides de race « Dorset-Romanov », car ce croisement est plus prolifique, tout en gardant de bonnes qualités maternelles.  Jumelés avec un bélier de race « Sufulk », les agneaux auront une meilleure croissance et une bonne qualité de viande.  Ils ont acheté leurs femelles de reproduction d’un éleveur ayant le statut sanitaire le plus élevé et une bonne génétique, afin de se créer une base de troupeau le plus possible exempte de maladie et avec une moyenne d’âge très basse. En contrepartie, pour l’entreprise, avoir à débuter avec de jeunes animaux, fait qu’elle devra attendre plus longtemps avant d’avoir des revenus de la vente des agneaux.

Une bergerie, c’est beaucoup de travail : s’occuper des animaux, les nourrir, les garder propres, faire la gestion financière, la régie du troupeau, en plus d’avoir à faire des travaux pour l’aménagement du bâtiment. C’est donc dire qu’ils travaillent à « plein temps et demi ». C’est facile de voir qu’ils aiment ce qu’ils font avec leurs animaux et qu’ils ne regardent pas le temps passé à la ferme…

Il existe un organisme dans Chaudière-Appalaches, soit ARTERRE, qui accompagne les personnes qui désirent se lancer en agriculture et aussi celles qui désirent vendre, louer ou transférer leur ferme. Il met en relation les possibles acheteurs et les vendeurs et aide à conclure la transaction. De plus, elle fait de l’accompagnement, car c’est difficile de démarrer en affaires et peut-être encore plus en agriculture, car le travail se fait avec du vivant et ils ne peuvent « mettre sur pause ». Mélissa et Jean-Frédéric ont profité de leur expertise et l’ont vraiment appréciée.

Comment voient-ils l’avenir ?

Leur objectif est d’avoir 300 brebis d’ici 2023. Au début, les agneaux seront vendus par le biais de l’agence de vente du Québec et aux encans. Ils souhaiteraient, dans l’avenir, développer un marché régional et vendre, en partie, directement à une clientèle. Ils visent aussi le réseau « L’Islet-sur-terre » qui est un marché de vente en ligne pour les producteurs de Montmagny-L’Islet et pourquoi pas nos épiceries régionales. Un kiosque à la ferme fait aussi partie de leurs projets futurs.

On entend souvent dire que l’agriculture, c’est inaccessible, surtout si les parents ne sont pas agriculteurs, que les investissements sont démesurés… Ce jeune couple tient à démontrer que c’est faisable, ils ont loué le bâtiment pour débuter, achètent le foin donc pas de machinerie coûteuse. C’est beaucoup de travail en plus de leur emploi à l’extérieur, mais avec la passion et la persévérance il est possible d’y arriver.  Je me suis aussi rendu compte qu’ils forment une équipe qui se complète très bien tant pour les tâches physiques que la gestion.

Nous leurs souhaitons un succès à la hauteur de leur ambition.