Humeur en vrac d’une chroniqueuse

Douce pandémie

Bien sûr ma chronique pourrait porter sur les aspects négatifs de cette crise mondiale, sur les désavantages d’avoir à vivre confinée pendant des mois et des angoisses qui nouent le ventre à force d’avoir peur de croiser un porteur du vilain virus mortel.  Je pourrais vous parler de mes inquiétudes devant la situation économique des commerces de notre région, de mes envies de voyager, relayées à une date ultérieure, incertaine et probablement trop loin pour en rêver encore.  Je pourrais vous parler de tout ça mais ce ne serait pas original puisque ce que je viens d’énumérer, nous sommes des millions à ressentir exactement la même chose.  Des millions à sursauter dès que quelqu’un tousse et des millions à pleurer un ou plusieurs morts impuissants devant plus fort qu’eux. 

Je pourrais vous parler de tout ça mais je vais plutôt vous raconter qu’il ne passe pas une journée sans que je sois émue à la lecture d’un texte divinement écrit, émue par une main tendue et une oreille bienveillante, pas un jour sans que je sois amusée par une caricature, une vidéo, une blague dérisoire écrite à partir de l’actualité, 
Il ne passe pas un jour sans que, tout en surfant sur Internet je ne tombe sur une pièce musicale chantée avec le cœur dans le dépouillement d’artifices le plus total, pas un jour sans qu’un artiste ne me fasse découvrir son art gracieusement.  Pas un jour sans qu’un élan de générosité ne me frappe de plein fouet même si je ne suis ni la cible ni même concernée.  Pas un jour sans que je ne sois touchée par le dévouement des équipes des services essentiels toutes catégories confondues.  
Cette crise mondiale m’a fait découvrir de nouveaux commerces, de nouveaux restos, une implication citoyenne sans bornes. Cette crise a fait ressurgir tout ce qu’il y a de plus beau chez mes contemporains.  Cette crise nous a ramenés à la base, à prendre conscience de l’essentiel, à réaliser la valeur de la famille, de l’âge d’or.  Cette crise nous a appris à s’indigner pour les choses qui le méritent et à lâcher du lest pour celles qui ne valent pas que l’on s’y attarde.  Cette crise m’aura appris à être fière d’être Québécoise à tous les jours autour de 13 h en regardant mon gouvernement tenter en toute humilité,  par tous les moyens disponibles  de rassurer du mieux possible une population en détresse. 

N.D.L.R. : Cette chronique «Humeurs en vrac d’une chroniqueuse», sera publiée mensuellement dans votre journal. Nous avons eu l’idée de lancer cette chronique qui se veut un moment de lecture amusant, de réflexions et d’échanges sur différents sujets mélangés d’émotions de la vie quotidienne.
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