CommuniquésSaint-Adalbert, Sainte-Perpétue

C’est quoi une relation amoureuse ?

Par Françoise de Montigny-Pelletier le dans Communauté.

La parole aux jeunes !

Le 7 février dernier, les quatre maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale de Chaudière-Appalaches procédaient au lancement du projet destiné aux 12 à 25 ans,  @relation100questions.

Un « vox pop » pour prévenir les relations toxiques et s’en défaire

 Cette « voix du peuple » sera celle de la jeunesse présente sur les campus collégiaux et universitaires. (Au niveau secondaire, ces maisons y sont déjà présentes chaque année). Elle pourra s’exprimer via la messagerie instantanée du réseau social Instagram. Pourquoi Instagram? Parce que cette plateforme semble être très utilisée par les jeunes qui pourront y poser leurs questions en privé et y trouveront réponses et conseils. Des contenus informatifs et engageants y seront accessibles. Ce réseau offrira un espace anonyme et sécuritaire. Il faut « ouvrir le dialogue pour stimuler les échanges et être catalyseur de réflexions ». Une représentation visuelle et des objets promotionnels furent tout d’abord distribués dans les Cégeps. Dès février, des intervenantes ont commencé la tournée des établissements d’enseignement pour y rencontrer les jeunes et les questionner sur leurs relations amoureuses. Plusieurs « vox pop » seront filmés, puis diffusés sur ce compte.

Un contexte destructeur évitable par l’exemple de comportements adéquats

 Adopter des comportements justes et respectueux, c’est gagner en estime de soi et en reconnaissance de la part des autres. Les maisons d’hébergement des femmes victimes de violence sont à même de constater les déficits existant à cause d’une sous-culture très délétère des relations amoureuses.  Bâtir une relation avec des inégalités, des conformités chez l’un, menant au contrôle par l’autre, est destructeur. L’influence des modes stéréotypant ces relations, forçant les femmes à se soumettre, enracinent des comportements contre nature menant à la violence conjugale et trop souvent aux féminicides.

Comment entamer et nourrir une relation saine, basée sur le respect mutuel et la confiance? Selon l’âge, mais aussi les personnalités, les relations dites amoureuses ne se manifestent pas de la même façon. Malheureusement, très tôt, des enfants sont exposés à des mauvais exemples qui sont transmis par des modes et des conformités liées à la société de consommation, souvent par certains réseaux Internet. Les façons de se vêtir, de se maquiller, de cultiver le complexe identitaire qui incite à ressembler à un modèle contraignant et victimisant deviennent tellement banalisées que ces jeunes sont susceptibles de les intégrer et les copier. Pourquoi? Pour être acceptés et reconnus et non exclus, par manque d’affirmation identitaire, de repères bénéfiques. Le manque de maturité aidant sans doute, les rend moins perspicaces face à des relations contrôlantes, même violentes. Transposer ou perpétuer ces comportements à l’âge adulte provoque des situations relationnelles dangereuses.

Les jeunes rejoints par ce projet pourront donner leur perception, leur opinion, leur ressenti et s’informer tout en se rassurant.« Nous souhaitons être une porte d’entrée pour tous les jeunes qui se questionnent sur leur propre relation ou celle de leurs proches », conclut Melodee Ko, directrice du Havre des Femmes à L’Islet.

La tournée des cégeps, de gauche à droite : Mélissa Guay-Lebel, intervenante au Havre l’Éclaircie, Alexandra Grenier, intervenante à La Gitée, Marie-Karine Boucher, intervenante à La Gitée et Lisa-Marie Fontaine, intervenante au Havre l’Éclaircie. Photo prise au Cégep Beauce-Appalaches campus de Saint-Georges le 6 février 2024.



Photo en page couverture, un jeune qui se fait interviewer par Mélissa Guay-Lebel pour le vox pop @relation100questions.