Gens de chez nous !Saint-Pamphile

Gens de chez nous ! On se retrouve !

Par Journal l'Écho d'en Haut le dans Parcours.

Nous vous présentons le parcours de Denise Leclerc

Après mon 5e secondaire à L’ ITA de La Pocatière, j’ai commencé ma première année au CEGEP de Sainte-Foy en sciences sociales. J’avais le sentiment de pouvoir aider les autres et j’aimais beaucoup la psychologie. Comme travail d’été, j’avais choisi de partir sur le pouce « faire les fruits » dans la Vallée d’Okanagan en Colombie-Britannique avec mon frère Bastien, ce qui était très populaire dans le temps. J’y suis restée plus longtemps à la déception de ma mère sans revenir à temps pour ma 2e année de CEGEP. Le voyage forme la jeunesse qu’on disait…j’en ai profité et je n’ai jamais regretté. 

Denise et son conjoint Roger, lors d’un voyage.

Nous sommes en 1976 et je décide de revenir à temps au Québec pour exercer mon premier droit de vote aux élections. Nous sommes le 15 novembre et le Parti québécois risque de l’emporter. Je vote donc à Saint-Pamphile et décide d’aller célébrer cette soirée à La Pocatière parce que ma meilleure amie, Julie Laflamme, habite dans cette petite ville étudiante: je sais que ce sera le gros Party. C’est lors de cette soirée que j’ai rencontré mon amoureux de toujours, Roger Vallée, qui viendra influencer la suite de mon parcours de vie.

Ainsi, je décide donc de ne pas retourner dans l’Ouest à cause de ce nouvel amoureux et nous apprenons à nous connaître tranquillement. Je me trouve un emploi comme gardienne d’enfants en attendant de savoir si je retournerai aux études pendant que mon chum va au CEGEP en sciences naturelles. À l’automne 1977, on décide de partir six mois en Amérique du Sud. Je savais à cette époque  que si je ne fais pas cette expérience à ce moment-là, je ne pourrai jamais la refaire parce que les responsabilités se feront de plus en plus grandes avec le temps. Ainsi, nous passerons tout ce temps à découvrir la Colombie, l’Équateur, le Pérou et la Bolivie. Je me souviens que j’avais sur moi, 2 000 $, toutes mes économies pour voyager pendant tout ce temps. Je suis revenue avec 150 $ avec des cadeaux pour tous ceux que j’aime, en sac à dos…il fallait le vouloir !

Au retour, ne sachant pas trop où s’installer pour faire notre vie de couple, nous décidons de choisir la Beauce avec son microclimat, idéal pour l’agriculture et l’horticulture. J’attends un enfant, je suis folle de joie et on décide de se marier en septembre 1978 pour protéger notre enfant par les droits de la famille de l’époque. Nous avons le goût de vivre l’expérience sur un petit coin de terre. Nous sommes chanceux, nous trouvons exactement ce que l’on cherche à Saint-Anges, une petite fermette avec un grand terrain, une grange, une belle opportunité de vivre de notre passion. On commence l’élevage de petits animaux, poules, lapins, cochons, vache et son veau et des chats naturellement, toujours des chats avec nous…On ne veut pas faire de l’élevage pour les autres, simplement pour notre alimentation. On a un grand jardin, j’apprends à faire mes conserves, on fait partie d’une coopérative d’aliments naturels, on fait déjà notre compost, c’est au temps du « Peace and Love »  on est en plein dedans et la vie est belle.

 Durant ces années, nous avons eu à traverser une grande récession et les taux hypothécaires ont monté jusqu’à 23 % d’intérêt et le travail se faisait de plus en plus rare. Mon chum est parti avec d’autres Beaucerons travailler à Edmonton en construction où le permis de compétence n’était pas obligatoire. Roger a fondé une petite entreprise comme restaurateur de revêtement extérieur avec un ami et le travail était très en demande. Je suis allée le rejoindre neuf mois plus tard avec ma cocotte, Danaé, où nous avons passé les trois années suivantes.  C’était tellement facile de se trouver un emploi même en parlant français. Moi, j’ai trouvé un emploi comme préposée dans un hôpital près de notre nouveau chez-nous et notre fille allait dans une garderie anglophone. Nous avons appris l’anglais en immersion et ce fut rapide. Nous avons, en même temps, vendu notre petite fermette. On s’était fixé un montant d’économie avant de revenir vivre au Québec parce qu’il est difficile de se faire des racines dans cette ville. Quand nous sommes revenus, nous nous sommes installés en Beauce à nouveau et nous y sommes toujours depuis. J’ai travaillé en horticulture dans un centre jardin pendant quelques années, dans une polyvalente comme accompagnatrice de personnes handicapées et enfin, je suis retournée aux études pour une attestation d’études collégiales en bureautique, informatique et comptabilité, je devinais qu’il y avait beaucoup d’avenir dans ce domaine en cette période où l’informatique prenait son envol.

Durant cette période, nous avons reçu durant une année scolaire, une Danoise, Mette, en immersion pour apprendre le français. Nous avons vécu une si belle expérience qu’elle est maintenant considérée comme notre deuxième fille. Nous avons eu la chance de la revoir à quelques occasions, au Danemark et au Québec, avec sa petite famille. Notre grande Danaé, elle, a maintenant 44 ans, artiste dans l’âme, diplômée en communication graphique, travaillant dans le domaine des voyages (CAA, Via rail), vivant à Québec, on en profite pour se voir souvent.

J’ai donc travaillé pendant 20 ans comme agente de bureau en arpentage au privé au début et au ministère des Transports jusqu’à ma retraite. J’ai adoré mon travail. J’étais aussi membre de plusieurs comités au ministère et ces activités me permettaient d’explorer ma créativité, ce qui apportait un bel équilibre dans ma vie. (travail, social, famille). Nous avons fait plusieurs voyages pour découvrir le monde. Je fais partie d’une société horticole à Ste-Marie depuis maintenant 30 ans. Nous sommes responsables depuis ce temps du Service horticole de la Ville de Ste-Marie, des parcs, des fleurs, ce qui est très rare au Québec.

Suite aux grosses inondations de 2019, en Beauce, avec la rivière Chaudière, nous avons fait partie des 400 maisons qui ont été détruites. En quelques mois, nous avons traversé cette épreuve en collectivité, nous aimons notre petite maison du patrimoine, notre environnement au cœur de la Ville avec nos poules, nos chats, un terrain fleuri et un immense jardin communautaire dans notre cour. Je suis responsable de ce jardin et avec l’aide de Projet Durable, nous avons fait grandir ce coin de terrain qui permet à la population de venir jardiner. Le jardin communautaire est toujours très populaire et nous avons de plus en plus de membres de tout âge.

Je suis à la retraite depuis 6 ans et je ne m’ennuie pas. J’ai commencé à faire des voyages humanitaires en Amérique centrale (Guatemala) en Amérique du Sud (Pérou) à Haïti, République dominicaine. J’aime de plus en plus marier le Voyage à l`humanitaire, c’est enrichissant et gratifiant. Je suis inscrite à l’automne, toujours avec le même organisme de solidarité (Casira), pour un prochain projet au Costa Rica comme premier choix et en Inde comme deuxième choix). J’ai hâte de connaître ma prochaine destination 2023/2024.

Denise avec sa mère et sa fille.

Je n’ai plus souvent la chance de revenir à Saint-Pamphile depuis le décès de ma mère. Il me reste une seule tante à Saint-Pamphile, Madeleine Gagnon, la belle-sœur de ma mère. Je l’aime beaucoup et on s’appelle quelques fois dans l’année., à nos anniversaires, je suis née le même jour que son mari, Jean-Paul Vaillancourt, ça ne s’oublie pas et on se parle durant le temps des Fêtes. Il me reste quelques cousins, cousines que j’aime bien revoir…trop rarement. Tous les autres oncles et tantes des deux côtés sont décédés. Ce qui est triste, c’est presque toujours lors d’un décès que l’on a l’opportunité de se revoir, je m’ennuie des belles rencontres familiales. 

En terminant, elle ajoute, et c’est bien gentil : 

« J’ai lu les autres articles de Marie-Ève dans les Gens de chez-nous et je trouve que c’est un beau partage pour ne pas oublier. Merci et bonne continuité avec l’Écho d’en Haut. »

Propos recueillis par Marie-Ève Francoeur