Gens de chez nous !Sainte-Félicité

Gens de chez nous ! On se retrouve !

Par Marie-Ève Francoeur le dans Céramiste, Sculpteure.

Ce mois-ci nous vous présentons le parcours de Loriane Thibodeau

Entrevue par Marie-Ève Francoeur: « Parle-nous un peu de toi ».

Voici les questions fournies par Marie-Ève, ainsi que les réponses de Loriane.

Loriane, comment te définis-tu?

Je suis céramiste et sculpteure. Je porte mon attention sur l’imagerie de la vie quotidienne en observant comment le statut d’un objet banal change en fonction de son contexte. Associant du faux glamour à un certain degré de rusticité, mon travail tend à remettre en question la notion d’ « utilité ». Des objets usuels tels que les bornes-fontaines, les camions et les nouvelles technologies.

Où as-tu fait tes études postsecondaires et pourquoi?

De 16 à 18 ans, j’ai travaillé dans le milieu du textile (couturière, broderie informatisée, etc.), mais je ne me réalisais pas pleinement. Mon amoureux de l’époque, m’a fait voir que j’avais peut-être envie d’être travailleuse autonome en fait. C’était le déclic qu’il me fallait. Je suis allée visiter la maison des Métiers d’art de Québec qui offrait le D.E.C. en métier d’art option textile. J’ai adoré l’école! On m’a offert de visiter l’un des autres départements et j’ai choisi celui de la céramique. En visitant le département, j’ai tout de suite été charmée par le fait que je ne comprenais rien à ce que les gens fabriquaient. Étant lassée du milieu textile, j’ai choisi l’aventure d’aller apprendre à travailler une nouvelle matière intrigante! Je vis une relation d’amour-haine avec ce médium et j’ai parfois besoin d’aller m’amuser avec d’autres matériaux, mais la céramique demeure la matière principale par laquelle mon cerveau pense à s’exprimer.

Quels sont les raisons qui ont guidé tes choix?

Je suis convaincu que le milieu de la céramique en tant d que tel m’a donné envie de me joindre à ce groupe. Cette communauté des céramistes est absolument magnifique, remplie de gens humbles, bons vivants portés vers le sens du collectif. J’ai non seulement trouvé un métier mais tout un champ d’expression combiné à une communauté vibrante et chaleureuse.

Quel a été ton premier travail et ton cheminement par la suite?

Mon premier travail d’étudiante était pour une association d’artisans péruviens, mais rapidement, j’ai commencé à donner des cours de loisirs en céramique. J’ai toujours adoré partager mes connaissances. En dehors de fabriquer mes sculptures, le partage est ce que je fais comme travail à temps partiel à travers l’enseignement de cours de loisirs, de cours au collégial, comme technicienne pour d’autres artistes, comme médiatrice culturelle et gestionnaire de projets. Assister les gens dans leur découverte du travail de la matière ou encore des œuvres d’autres artistes e Hé hé.st très gratifiant. J’aime faire le pont entre les gens et où l’art peut les amener.

Pourquoi as-tu choisi de t’installer dans une autre région?

J’avais envie de vivre un autre style de vie. La ville m’appelait. Pour le moment, la ville me fait faire de belles rencontres, participer à de beaux projets, mais c’est surtout l’enseignement dans les écoles spécialisées qui me fait aimer la ville. J’aurai probablement un peu toujours besoin de ce contact avec l’enseignement spécialisé, mais je sens que le besoin d’espace pour créer ne pourra être comblé que par un accès direct en campagne, un jour. J’ai encore besoin de voyager un peu pour mieux comprendre d’où je viens. Mais à mon retour au Québec, j’aimerais poursuivre l’enseignement durant l’hiver, trouver un terrain ou vivre et aller voir mon atelier durant l’été.

Quels sont tes projets pour l’avenir?

Après avoir fait une technique de 3 ans, D.E.C. métiers d’art – spécialisation céramique (Cégep Limoilou et Maison des métiers d’art de Québec), j’ai eu envie de commencer à étudier la sculpture pour avoir des bases dans le travail du métal, du bois, des résines, etc.. À ma grande surprise, je me suis découvert énormément durant ce 2e D.E.C. métiers d’art – spécialisation spécialisation sculpture. (Cégep Limoilou et Maison des métiers d’art de Québec et aussi, à travers plusieurs expériences de production et de stage au Québec et à l’étranger. Je terminerai mon BAC en arts le printemps prochain. Mon expérience d’études en Finlande fut si stimulante que je prépare en ce moment des applications pour retourner en Europe du Nord pour ma maîtrise. J’aimerais continuer d’y étudier les arts, mais aussi la sociologie et l’éducation. Là-bas, l’éducation forme des citoyens, pas des travailleurs. C’est très différent comme approche sociale, car en fait, une grande place est laissée pour chaque individu qui développe son potentiel, selon ses intérêts et capacités. Ça m’a bouleversée d’observer la culture d’un pays nordique occidental avec tant de similitudes avec notre nation du Québec. Eux aussi dans les années 60, ont fait des choix en matière de santé, d’éducation et concernant le rôle de l’État afin de se déployer à vitesse grand V. Mais la différence, c’est que pendant qu’au Québec nous commençons à douter sérieusement du secteur public et laissons les entreprises privées compenser pour nos lacunes bureaucratiques qui alourdissent la structure et nuisent aux initiatives différentes et locales, les Finlandais, eux, semblent garder le cap vers une justice sociale où on prend soin des moins choyés. La bureaucratie finlandaise, si minimale en éducation, mais surtout la confiance qu’ils ont les uns aux autres, est démontrée par le fait que les écoles ne sont pas classées et comparées, idem concernant les professeurs et les directions d’école. Bref, ils mettent toutes leurs énergies à éduquer et non à se justifier par rapport à des classements. Je souhaite donc étudier la sociologie et l’éducation là-bas afin de rapporter des techniques et des inspirations ici.

As-tu encore de la famille proche qui demeure dans la région ?

Ma mère, ma sœur et la majorité des membres de ma famille habitent dans le comté de L’Islet. Mes parents sont Danièle Leblanc et Marcel Thibodeau (il est décédé maintenant). Ma sœur Marie-Claude habite toujours dans la région.

L’adresse de mon site Web : www.loriane.com

Capsule de La Fabrique culturelle :

https://www.lafabriqueculturelle.tv/capsules/13901/dans-l-oeil-de-loriane-thibodeau-ceramiste-et-sculpteure .

———

Comme vous, j’ai découvert une jeune femme intéressée et intéressante, passionnée par l’humain et son entourage ainsi que par l’art sous toutes ses formes. Son curriculum vitae compte plusieurs pages : expositions, formations académiques, stages, bourses et plus encore.

Je lui souhaite une belle continuité répondant à ses attentes!