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Chronique Horticole

Par Journal l'Écho d'en Haut le dans Chronique, Horticole, Ver.

Notre allié, le ver de terre

Il existe plus de 7 000 espèces de lombrics documentées, réparties sur toute la surface du globe. Les plus nombreux restent les espèces Lumbricus terrestris (ver de terre commun) et Lumbricus rubellus ou Eisenia fetida (ver du fumier). 

Dans la géodrilologie, les vers de terre sont répartis selon la zone qu’ils occupent dans le sol

· Les épigés vivent à moins de 5 cm dans le sol, ils sont utilisés pour le lombricompostage

· Les endogés vivent de 1 à 20 cm de profondeur dans des réseaux de galeries horizontales sans jamais remonter à la surface, ils mangent principalement des racines mortes

· Les anéciques vivent de 10 à 30 cm de profondeur, parmi eux le ver de terre commun

Déjà, le philosophe grec Aristote reconnaît aux vers de terre une activité biologique essentielle, les appelant les «intestins de la terre». Cléopâtre les déclare sacrés en raison de leur impact dans la fertilité des sols des rives du Nil. Et Charles Darwin, en 1881 les qualifie de premiers laboureurs du sol.

Les vers de terre communs creusent des galeries verticales profondes, ouvertes à la surface. La nuit, ils y enfouissent des végétaux en décomposition telles les feuilles d’automne et se nourrissent de débris végétaux et organiques.

Après avoir mangé, les vers rejettent le résultat de leur consommation sous forme de turricules, des petits tortillons à la surface du sol. Ses turricules contiennent des particules végétales et minérales qui apportent des éléments nutritifs aux plantes. Ils participent ainsi à la bioturbation du sol en mélangeant les matières organiques et minérales et en favorisant l’activité microbienne.

Leur présence au jardin est un indicateur de la qualité du sol, car ils ne plaisent pas dans un milieu acide, sableux, aride, labouré ou nu.

Certaines pratiques sont propices à la présence des vers de terre au jardin, on peut les attirer en laissant des débris végétaux, en étendant du fumier, en faisant une rotation des plantations et en limitant le travail mécanique du sol.

En moyenne, les vers de terre communs vivent 4 ans et génèrent jusqu’à 400 petits par année. Ils jouent un rôle fondamental dans la structure du sol. En creusant des galeries, ils permettent une meilleure pénétration de l’eau et l’enracinement des végétaux, ce qui réduit l’érosion.

La légende voulant que couper un ver pour les multiplier est fausse, un bout de queue va se regénérer, mais lui tailler le corps le fait mourir.

Dans les faits, les vers de terre s’enfoncent dans le sol pour ne pas tomber amoureux des étoiles.

Pauline Bissonnette pour le Comité Floralies 2000

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