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Entrevue avec Vincent Dancause, directeur de comptes au marché agricole au Centre Desjardins Entreprises de Montmagny

Par Patrick Charbonneau le dans Bâtisseur.

Un bâtisseur de Saint-Marcel

Quand une personne veut lancer son entreprise ou acquérir celle de ses parents, elle ne saurait agir seule. Elle a besoin de support. Que ce soit en gestion, en ressources humaines, en approvisionnement, en production, en mise en marché, ou en financement, l’entrepreneur doit pouvoir compter sur des spécialistes qui viendront faciliter sa tâche. Ce sont ces spécialistes que nous avons nommés les « Nouveaux facilitateurs » et c’est l‘un de ces facilitateurs que nous vous présentons ce mois-ci dans notre chronique.

Fils de Dominique Boucher et de Hervé Dancause, Vincent Dancause est directeur de comptes au marché agricole au Centre Desjardins entreprises de Montmagny. Nous l’avons rencontré (en respectant les règles de distanciation sociale qui sont de mise!) pour cette chronique des Nouveaux Bâtisseurs.

Vincent Dancause, parlez-nous de votre cheminement scolaire

Je suis né sur une ferme à Saint-Marcel et naturellement, j’ai fait mes études collégiales à La Pocatière en agriculture. C’est en voyant les divers conseillers sur la ferme (au niveau technique ou de la gestion d’entreprise) que j’ai été intéressé à me diriger vers le service-conseil aux producteurs.

Par la suite, je me suis inscrit à l’Université Laval en agroéconomie où les cours sont axés sur la gestion d’entreprise agricole, le financement, la mise en marché, la distribution alimentaire, l’organisation des filières agricoles, etc. Après mon baccalauréat, j’ai été embauché par le Centre Desjardins entreprises. J’ai été promu directeur de comptes, il y a six mois environ.

Qu’est-ce que c’est exactement un baccalauréat en agroéconomie?

L’agroéconomie est une branche de l’agronomie qui est en gros la science de l’agriculture ou l’ensemble des sciences, naturel-les, économiques et sociales, et des techniques relatives à l’agriculture. Alors en agroéconomie, nous avions des cours plus techniques en lien avec l’agriculture en plus des cours de finance, de gestion des entreprises agricoles, du fonctionnement des marchés internationaux, de l’organisation des différentes filières agricoles et ainsi de suite. J’ai donc développé un très bon coffre d’outils pour conseiller les entreprises agricoles. Comme le financement m’intéressait particulièrement, je me suis spécialisé dans cette discipline afin d’aider le plus possible les entreprises agricoles de la région.

Quelle région desservez-vous comme directeur de comptes?

Notre centre couvre un très vaste territoire qui va de Montmagny jusqu’à près de Rivière-du-Loup. Mon champ d’action couvre la MRC de L’Islet jusqu’à Montmagny.

Qui sont vos clients?

J’accompagne en grande majorité les entreprises agricoles ainsi que quelques entreprises du secteur commercial. Suivant l’importance relative des productions agricoles de la région de L’Islet, j’interviens principalement auprès du secteur acéricole, laitier et forestier. Cependant, je suis en mesure d’intervenir dans tout projet de nature agricole, peu importe la production.

Parlez-nous des jeunes entrepreneurs de Saint-Marcel : comment pourrait-on les décrire?

 Il y a une belle relève entrepreneuriale. Plusieurs jeunes ont acquis une belle expérience en travaillant dans l’entreprise familiale ou qui se lancent en affaires dans des secteurs qu’ils ont appris à connaître avant de lancer leur entreprise. C’est beau de voir cette dynamique créée par les jeunes qui veulent rester à Saint-Marcel et qui se lancent en affaires avec une belle préparation et dans des domaines qu’ils ont appris à connaître.

Quels sont les aspects que vous analysez quand un jeune vous présente un projet d’entreprise?

 Ce qui est important, c’est d’avoir un plan d’affaires pour voir un peu où on s’en va. Dans ce plan, je cherche surtout à confirmer que le projet est viable, pas seulement économiquement mais dans toutes ses facettes. Le promoteur a-t-il les qualités pour mener à terme son projet d’affaires? A-t-il étudié son marché? A-t-il  des objectifs qu’il peut et qu’il veut atteindre dans cinq ans ou dans dix ans? Comment prévoit-il gérer ses ressources humaines? Sa production? Ses approvisionnements? Comment vendra-t-il ses produits? L’aspect humain dans un projet d’affaires est très, très important et je veux m’assurer que mon client a toutes les chances de réussir. Je dois connaître le promoteur, ses objectifs, ses forces, ses faiblesses; comment il peut avoir un coup d’avance sur ce qui va se passer.  On veut croire aux entrepreneurs pour embarquer avec eux et cela, avant même de parler des chiffres!

L’idée, c’est d’accompagner quelqu’un dans son projet d’entreprise que ce soit une micro-entreprise ou une PME. Nous devons croire à la réussite du projet et pour ce faire, les aspects humains et financiers du projet sont tout aussi importants l’un que l’autre.

Existe-t-il des partenaires financiers avec lesquels vous travaillez principalement?

Dans mon champ d’expertise, le domaine agricole, le principal partenaire financier est sans conteste la Financière agricole du Québec. Ils fournissent des garanties de prêts qui viennent diminuer les risques du prêteur et facilitent donc beaucoup les aspects plus techniques du financement des projets. Cela n’exclut pas les autres partenaires financiers qui interviennent souvent dans des projets de nature plus commerciale. La FADQ offre également une gamme de subventions pour les entreprises agricoles, que ce soit au niveau de la relève ou de l’investissement pour favoriser la croissance des entreprises. Il ne faut pas non plus oublier le CLD qui fait maintenant partie du développement économique de la MRC de L’Islet

Intervenez-vous uniquement lors du financement d’une entreprise?

Comme nous disposons d’un réseau de partenaires très important, nous pouvons référer des entrepreneurs à différentes ressources pertinentes qui sauront répondre à leurs besoins. Le financement est très important, fondamental même pour une entreprise, mais les autres fonctions de l’entreprise sont tout aussi importantes et cela me fait plaisir quand je peux aiguiller un jeune entrepreneur vers une ressource que je sais compétente et en qui j’ai confiance. Par exemple, pour la préparation du plan d’affaires, je vais référer au CLD qui a la compétence pour le réaliser. Souvent quand nous sommes impliqués assez tôt dans le projet, nous pouvons indiquer au promoteur quels aspects du projet manquent ou sont incomplets et nous pouvons ainsi les aider à compléter leur projet rapidement.

Qu’est-ce qui vous anime comme directeur de comptes?

Ce que j’aime beaucoup, c’est de pouvoir me dire que j’ai pu contribuer dans une certaine mesure à réaliser le rêve d’un entrepreneur. Dans notre milieu, il y a une belle relève qui veut rester ici et qui est prête à travailler pour réussir. Ce que je trouve motivant dans mon job c’est que je peux faire une différence dans ce qui est en fait leur grand projet de vie. Si je peux les aider à bâtir leur entreprise, si je peux faire cette petite différence, je serai comblé en tant que directeur de compte.

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Passionné par son travail, animé par l’aide et le soutien qu’il peut apporter aux entrepreneurs, natif de Saint-Marcel, Vincent Dancause est notre Facilitateur du mois. Par son travail et son implication, il contribue au dynamisme économique de Saint-Marcel!