Claire Thiboutot chef aux opérations au Musée des Beaux-arts de Montréal

Originaires de Kamouraska, mes parents vécurent à Saint-Pamphile près de 30 ans, jusqu’à leur retraite au milieu des années 1990. Les plus vieux se rappelleront mon père – Marcel Thiboutot qui enseigna le français secondaire 3 à la polyvalente La Rencontre – ainsi que ma mère – Fernande Dionne qui s’occupa du commerce familial, le Studio Le Colibri intégré à notre demeure sur la rue Leclerc.

Je quittai Saint-Pamphile en 1982 pour faire mes études collégiales en sciences humaines à Québec et je poursuivis à Montréal à l’UQAM où je fus diplômée en sexologie. Mon intérêt pour ce domaine résidait principalement dans sa dimension multidisciplinaire : biologie, psychologie, études féministes, anthropologie, culture, éducation, etc. Puisque j’étais intéressée par tout, j’étais ravie. Plus tristement, c’est une période – la fin des années 1980 et le début des années 1990 – où l’épidémie de VIH/sida est apparue et a touché plusieurs communautés. J’ai alors consacré plusieurs années de ma vie professionnelle à lutter contre ce fléau. Je suis rapidement devenue gestionnaire et j’ai travaillé dans les milieux communautaires, universitaires, humanitaires et de santé publique, auprès de diverses populations durement touchées : usagers de drogues, travailleuses du sexe, hommes gais.

Au tournant des années 2000, j’ai notamment passé deux années au Vietnam pour Médecins du Monde afin d’implanter une clinique mobile de soins et de prévention du VIH/sida pour les populations les plus vulnérables. Plus récemment, j’ai été responsable de services en itinérance et santé mentale, puis j’ai collaboré à la mise sur pied des sites d’injection supervisés de Montréal, avant de piloter d’importants services de traitement de la dépendance aux opioïdes.

Après toutes ces années passées à aider les personnes les plus marginalisées et démunies, j’ai eu envie de changement. Avide de culture sous toutes ses formes et depuis longtemps convaincue de l’impact positif de l’art sur le bien-être de tous et toutes, j’ai fait le saut dans le monde culturel. J’occupe depuis juillet dernier un poste de chef aux opérations au Musée des Beaux-arts de Montréal au sein de la Direction de l’éducation et du mieux-être. Après la pandémie que nous venons tous de traverser collectivement, je crois qu’il y aura de la place pour développer de nouvelles stratégies pour amener l’art à nous faire du bien.

Le fil conducteur de mon parcours professionnel aura certainement été ma motivation à relever continuellement de nouveaux défis, voguant d’un projet à l’autre. À cela se sont ajoutés sur le plan personnel mon amour des voyages, ma curiosité et ma soif d’apprendre. J’ai donc un peu la bougeotte! Rien de surprenant à ce que ma vie amoureuse soit occupée avec une personne occupant un poste de diplomate !

Cela dit, je retourne régulièrement dans la région visiter mes parents qui habitèrent Saint-Jean-Port-Joli plusieurs années avant de déménager près de Lévis cet été 2021. L’un de mes frères habite aussi à Rivière-Ouelle et enseigne au CÉGEP de La Pocatière. Et sur ma liste, je rêve d’aller faire un tour au Festival du Bûcheux prochainement. Au plaisir !

Claire Thiboutot

Photo en page d’accueil : Mai 2020 plateau Mont-Royal

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Propos recueillis par Marie-Eve Francoeur