Gens de chez nous !Saint-Omer

Gens de chez nous, on se retrouve !

Par Marie-Ève Francoeur le dans Australie, Véronique.

Ce mois-ci, nous vous présentons le parcours de : Véronique Litalien

Véronique Litalien née en 1986, elle est la fille aînée de Carolle Richard et Gaétan Litalien de Saint-Omer.

Elle a gradué de la polyvalente La Rencontre de Saint-Pamphile, en 2003, après des années qu’elle qualifie de « tumultueuses ». Elle n’était pas nécessairement de tout repos pour le pauvre personnel enseignant, un brin artiste excentrique, en phase ado gothique/rebelle, mais étrangement douée (souvent première de classe même si elle passait ses cours à dessiner).

Malgré tout, certains professeurs ont su voir au-delà de l’adolescente «weird» et ont cultivé  les passions qui commençaient à bourgeonner :

  • Sa passion pour les arts qui a été nourrie par madame Céline Lévesque (qui l’a même laissé peindre les murs de l’école), et le mémorable Jean-Yves Mercier qui, non seulement s’est toujours dévoué à leur enseigner plus que le traditionnel curriculum, mais qui a fait exploser sa curiosité scientifique. Elle se rappelle encore le nombre de fois où il a dû la  raccompagner avec d’autres étudiants, au prochain cours (et les excuser à l’autre professeur) car ils avaient passé la récréation à discuter science avec lui.
  • Et il y a eu mesdames Andrée Blais et Margaret Fontaine qui ont tant bien que mal essayé de lui faire apprendre l’anglais dans une communauté qui n’avait franchement pas accès à du matériel anglophone à cette époque.
  • Et finalement madame Michelle Chouinard avec qui, elle et d’autres élèves, sont allés en Italie et en Grèce en 5e secondaire. Cette expérience, de la sélection pour le projet, suivi par toutes les activités de financement couronnées par le voyage lui-même fut, elle en est certaine, l’ultime effet catalyseur influençant sa vision du monde.

Sans oublier ses parents qui ont toujours été très encourageants et fiers des réussites de leurs filles.  Ils leur ont souvent dit que même si elles viennent d’un petit village perdu dans le bois, elles peuvent réussir, voir autres choses, vivre ailleurs. Sa mère me confirme que lorsque Véronique était petite elle était très curieuse et aimait regarder et jouer avec le globe terrestre, se posant les questions : Où  sommes-nous, où allons-nous ? ». Se souvenir d’où l’on vient, qui nous sommes, mais vouloir plus, plus loin, plus haut.  « Be afraid, but do it anyway ! »

Après le secondaire, elle est partie pour Trois-Rivières, étudier en santé animale au collège Laflèche, où elle a gradué avec mention (finissante avec une meilleure moyenne générale) en 2006.

Elle travaille pendant ses études À L’IRCM (Institut de recherche clinique de Montréal) pour le docteur André Veillette en oncologie moléculaire.  Ce premier contact avec le monde de la recherche fut pour elle une révélation. La possibilité de travailler dans un domaine en constante évolution, d’avoir une chance de participer à de grandes (et petites) découvertes pouvant changer radicalement la santé et la vie des gens, lui a fait orienter sa carrière vers la recherche, plus que la clinique vétérinaire.

Son premier emploi comme diplômée fut pour le docteur Guy A. Rouleau (aujourd’hui directeur du Neuro-Institut-hôpital neurologique de Montréal) en recherche sur les maladies du cerveau et neuro-dégénératives à l’hôpital Notre-Dame (CHUM). Les deux ans passés au sein de son équipe lui ont permis d’apprendre encore plus de techniques de laboratoire et de développer son autonomie scientifique. Forte de cette expérience, elle s’est engagée pour de nouveaux défis plus proches de sa passion pour la recherche sur les cancers du sang avec l’équipe de Dr Trang Hoang à l’IRIC (Hématopoïèse et Leucémie pour l’institut de recherche en immunologie et en cancérologie de l’université de Montréal). Pendant neuf ans, elle a eu la chance d’évoluer au cœur d’un institut à la fine pointe de la technologie, constamment en contact avec des chercheurs passionnés, travaillant sur des projets valorisants et novateurs.

C’est également grâce à cette expérience que la chance lui a été offerte d’aller poursuivre cette passion plus loin (figurativement et littéralement) et en 2017 elle a accepté une offre d’emploi pour le Dr. David Curtis et le Dr. Andrew Wei au Australian Center For Blood Diseases (ACBD) à Melbourne en Australie.

Elle travaille donc maintenant exclusivement pour le Dr Andrew Wei (Leukaemia Translation Research- voir la photo de son équipe) et son équipe cherche principalement à identifier les marqueurs associés à la résistance aux médicaments des patients atteints de la leucémie myéloïde aiguë.

Le cancer est une maladie extrêmement complexe, mais chaque jour, en Australie et ailleurs, des hommes et des femmes cherchent de manière acharnée à comprendre les mécanismes de cette maladie aux multiples facettes afin qu’un jour, une cure puisse voir le jour. Elle considère comme un immense privilège d’avoir la chance inouïe de travailler aux côtés de ses grands esprits.

« Aujourd’hui je suis donc à un peu plus de 16 000 km de chez moi dans un monde complètement anglophone. Je suis l’étrangère, la migrante avec son drôle d’accent, sa cuisine « française », son franc-parler et sa bonne humeur bien québécoise! Ce fut étrange au début, mais j’aime ma vie ici et nous comptons bien rester le plus longtemps possible. L’Australie est un pays immense et incroyablement diversifié par sa culture, ses paysages, sa faune et sa flore », de dire Véronique

Véronique aura toujours dans son cœur, une place pour le Québec. Sa culture va la suivre où elle ira, mais son futur est là, au pays des kangourous.

Un wallaby.
Des loriquets arc-en-ciel (photo prise au Albert Park).

Photo en page d’accueil : « Shrine of Remembrance » avec vue vers le centre-ville (CBD) à Melbourne en Australie.