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Quand deux nouveaux bâtisseurs unissent leurs efforts

Par Patrick Charbonneau le dans bâtisseurs, St-Marcel.

Les nouveaux bâtisseurs de Saint-Marcel ont le vent dans les voiles : Entre le rachat des actions paternelles, la restructuration de l’actionnariat et l’acquisition d’une érablière de 27 000 entailles, Alex Bélanger et Mélanie Caron ont mis les bouchées doubles pour consolider et bonifier la Ferme Bélafils Inc. Alex et Mélanie sont nos Nouveaux bâtisseurs du mois.


Nous connaissons Mélanie Caron, elle a été le sujet de notre première chronique l’an dernier et depuis, elle a commencé à siéger au Comité de développement économique de Saint-Marcel. En ce qui a trait à son conjoint des douze dernières années, Alex Bélanger, fils de Francis Bélanger et Hélène Bélanger, nous en apprendrons davantage aujourd’hui.


Alex, jusqu’à tout récemment, vous étiez partenaire dans l’entreprise avec votre père. Racontez-nous votre cheminement.


(Alex) J’ai terminé mon cours à l’Institut de technologie agricole de La Pocatière en production laitière en 2008. De 2008 à 2012, j’ai travaillé à plein temps avec mon père à la ferme. En 2012, je suis devenu actionnaire avec mon père et la ferme a changé de nom pour Ferme Bélafils Inc. Jusqu’à aujourd’hui, je fais toujours équipe avec le meilleur partenaire/mentor que je pouvais trouver : mon père Francis.


Qu’est-il arrivé en novembre dernier?


(Alex) Il est arrivé une belle opportunité d’affaires qui a marqué un tournant de l’entreprise! Premièrement, nous avons restructuré l’actionnariat de l’entreprise pour y inclure Mélanie. Puis, nous avons racheté les actions de mon père. Francis continue cependant de travailler selon son bon plaisir à la ferme : à plein temps (rires)! Ensuite, Mélanie et moi avons acheté une érablière de 27 000 entailles du frère de Mélanie à Lac Frontière. Ces 27 000 entailles s’ajoutent aux 10 000 entailles que nous possédions déjà dans La Madrid. Un gros mois de novembre !!!!

La cabane à sucre à Lac Frontière.


Avez-vous modifié les structures de production de vos deux érablières?


(Alex) Effectivement. À la suite de l’acquisition de l’érablière au Lac Frontière, nous avons installé un système de gestion et de contrôle du système sous vide. Nous pouvons donc être alertés en temps réel de tout problème qui pourrait survenir dans l’un ou l’autre de nos sites de récolte de l’eau d’érable. C’est important pour nous, car nous avons pour objectif de produire entre 130 000 et 140 000 livres de sirop par saison si Dame Nature nous le permet. Il faut pouvoir réagir rapidement pour réparer les bris qui peuvent survenir en période de production. Par ailleurs, l’eau produite à Saint-Marcel sera concentrée et transportée à Lac Frontière pour la production du sirop.


Mélanie, en plus de votre entreprise en kinésiologie et en acupuncture, vous vous investissez dans la Ferme Bélafils, Pourquoi?


(Mélanie) Parce que j’aime l’administration, l’acériculture et tout ce que ça implique. J’ai même commencé un DEP en Production acéricole pour me perfectionner et m’outiller afin d’apporter une aide supplémentaire et d’être plus autonome dans mes tâches. J’aime l’entaillage, le détaillage, la production. Je me sens bien dans une érablière !!! Alors pour ce qui est de la ferme, je vais m’occuper surtout de la comptabilité et pour les érablières, je vais faire un peu de tout!


Parlons de la ferme justement. Décrivez-nous un peu l’entreprise.


(Alex) Nous avons un troupeau de 80 têtes et nous effectuons la traite de 40 vaches. Côté production agricole, nous produisons nos céréales, notre foin et notre paille et visons l’autonomie dans ces productions. C’est une entreprise bien rodée, qui fonctionne bien. Depuis plusieurs années, nous avons modernisé nos équipements pour diminuer la charge quotidienne de travail, pour améliorer notre qualité de vie et pour avoir du plaisir à effectuer les tâches.


Quel est l’apport de la Ferme Bélafils dans l’économie de Saint-Marcel?


Nous embauchons trois personnes à plein temps et deux de manière saisonnière à l’érablière. Nous créons donc de l’emploi directement pour quelques familles et nous en sommes fiers. Saint-Marcel a toujours prospéré grâce à trois activités économiques distinctes et complémentaires : l’agriculture/production laitière et bovine, l’acériculture et la foresterie. C’était vrai hier : c’est ce qui a permis le développement de notre village et nous en sommes très reconnaissants. C’est encore vrai aujourd’hui : c’est ce qui maintient notre village en vie. On n’a qu’à revisiter vos textes sur les nouveaux bâtisseurs pour en avoir la preuve. Et je crois certainement que ce sera encore vrai demain!