France Pelletier et Jean-Guy Thibault – 50 ans d’amour et d’humour
Les paroissiens qui fréquentaient l’église de Saint-Marcel dans les années 1960 – et ils étaient nombreux – ont certainement remarqué le manège de deux jeunes de l’époque qui allaient à la messe tous les dimanches, pas tant pour écouter ce que le curé avait à dire, mais bien pour échanger plein de regards plein de sourires entre eux. Ces tourtereaux, vous les aurez reconnus, ce sont France Pelletier et Jean-Guy Thibault. Elle au parterre, lui au jubé. Elle, répétant à son amie Odette « Je me demande bien pourquoi il n’arrête pas de me regarder? » Lui se disant : « Elle a l’air plus intéressée par ce qui se passe au jubé que devant l’autel »!
Et puis, par un beau dimanche ensoleillé, alors que les hirondelles fendaient l’azur de leurs acrobaties aériennes et qu’un geai bleu piaillait dans le vieil orme du presbytère, Jean-Guy, des papillons dans le ventre, osa enfin approcher celle pour qui son cœur fondait depuis déjà plusieurs semaines. C’était sa bataille de France à lui. Comment inviter la plus belle fille du village à la danse de Ste-Perpétue? Ses parents lui donneraient-ils la permission? Si elle refuse mon invitation, je pars pour les États!
De l’autre côté, France disait à son amie Odette : « Enfin il a l’air décidé de venir me parler! Il était temps! » Et la rencontre eut lieu sur ce parvis de l’église de Saint-Marcel, à peine moins élevé que le parvis de l’église de Saint-Pamphile à ce qu’on raconte.
France a bien sûr accepté l’invitation du beau Jean-Guy. « Pour les parents, on s’arrangerait comme d’habitude, Odette et moi! » Les deux amies avaient en effet un stratagème imparable : quand, disons Odette, voulait obtenir une permission un peu hors de l’ordinaire, elle disait à ses parents que les parents de France étaient d’accord et vice versa. « Ça marchait toujours dit France avec son sourire moqueur! » Gageons que les parents de France et d’Odette devaient connaître le truc… Enfin.
Jean-Guy et France ont commencé à sortir ensemble après cette fameuse soirée de danse à Sainte-Perpétue et ne se sont plus jamais séparés sauf quand Jean-Guy est allé travailler aux États et que France est partie aider sa sœur à Montréal… Mais Jean-Guy l’a vite rejointe. Il habitait chez le frère de France, Daniel, et a suivi son cours de ferblantier.
Le 24 juillet 1971, Jean-Guy et France, résidants de Montréal, convolaient en justes noces à Saint-Marcel. Ils retourneront à Montréal et en 1979, ils reviennent s’établir à Saint-Marcel. Le couple a racheté le magasin de matériaux de Pierre Caouette ainsi que la maison de Martin Pelletier (le père d’Odette, celle du début de cette histoire).
Jean-Guy et France en 1971, le jour de leur mariage. Le bonheur se lit dans leurs expressions.
Cinq ans plus tard, en 1984, ils achètent l’érablière du père de Jean-Guy dans la route L’Espérance: 1500 entailles (aujourd’hui 20 000!).
France et Jean-Guy ont eu quatre fils et dix petits-enfants: Pierre, Martin, René et Éric. Pierre est né le 9 août 1973. Avec sa conjointe, Isabelle Vaillancourt, il a trois enfants : Chloé, Hugo et Thaly. Martin est né le 8 octobre 1974. Lui et sa conjointe Nicole Bernard ont deux garçons : Charles-Olivier et Jérémy. René lui, est né le 12 juillet 1979. Sa conjointe, Marie-Claude Couillard, et lui ont eu trois garçons : Justin, Félix et Éli. Finalement, Éric est né le 28 août 1980. Avec sa conjointe Claudia Bélanger, il a deux filles Maïka et Kelly-Anne.
Jean-Guy et France ont eu une vie bien remplie, à la fois par leur famille, le travail, le bénévolat et l’implication sociale (France a été conseillère municipale et membre du comité des loisirs de Saint-Marcel, marguillère et j’en passe). Jean-Guy a travaillé dans la construction, puis comme commerçant et finalement comme acériculteur.
« J’ai eu une belle et bonne vie, aime-t-il répéter en regardant France, j’ai été heureux et je le suis encore. Ça doit-être parce que j’ai fait des bons choix ».
Après cinquante ans, France n’hésiterait pas une seconde : elle re-marierait son beau Jean-Guy! Jean-Guy, avec un petit sourire très discret, nous dit : « Bin… on ne serait pas à la mode! »
Amour et humour… c’est peut-être la recette du bonheur!
