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JESSAUTO – Dix ans d’efforts et d’adaptation, de quoi être fier !

Par Françoise de Montigny-Pelletier le dans Anniversaire, Jessauto.

Nous avions couvert, il y a cinq ans, le cinquième anniversaire d’installation du garage JESSAUTO à Sainte-Perpétue à l’initiative de son propriétaire, Jessy Bourgault, alors âgé de 25 ans. C’est en effet un premier lundi de mai que cette entreprise naissante apparaissait dans le décor de notre Sud. Nous ne pouvions passer outre son dixième anniversaire!

Jessy Bourgault, Maxime Blanchet, Carole Fournier et Luc Toussaint, une belle et efficace complicité.

D’apprenti à maître, par des efforts soutenus et récompensés

Jessy a commencé à travailler selon son horaire étudiant, à temps partiel, au garage Pelletier-Bourgault lorsqu’il avait 14 ans. Il a apprivoisé le métier de mécanicien surtout pendant la période estivale. Cette entreprise occupait le bâtiment qui abrite actuellement la caserne des pompiers. Par la suite, il s’est rendu disponible le jour alors qu’il poursuivait ses études le soir.

Ce fut tout un pari, à 25 ans, que de démarrer sa propre entreprise. Il s’installe donc dans l’ancienne caserne au 411, Principale Sud. Il a d’abord acquis de l’équipement avec l’aide de son guide et formateur M. Jean-Marie Bourgault. Puis, il a combiné dans deux domaines bien différents deux fonctions, celle d’entrepreneur devant se créer une clientèle, et celle de mécanicien, au service de celle-ci. D’ailleurs, Jessy souligne avec insistance qu’il est redevable à sa clientèle fidèle, d’année en année, et il la remercie. On comprendra bien que pour créer, maintenir et fidéliser celle-ci, il faut bien la desservir, avec compétence et efficacité. Depuis trois ans, JESSAUTO est sous bannière UNIPRO, ce qui permet d’assurer une garantie sur l’installation et la main-d’oeuvre et une meilleure offre de service à la clientèle.

Contexte, contraintes et adaptation

Est-ce que le contexte actuel, avec toutes ces restrictions a un impact sur le quotidien de l’entreprise? Parce qu’il s’agit précisément d’un service dit essentiel, les réparations et l’entretien des véhicules étant nécessaires, JESSAUTO continue à répondre aux besoins de la population dans ce secteur. Cependant, l’impact est davantage du côté de l’approvisionnement en pièces. Jessy nous confie: « Les retards actuels dans la réception des commandes sont pires qu’il y a un an. Il y a pénuries de pièces chez les concessionnaires. Il faut savoir que pour ce qui est des commandes de pneus, même si ceux-ci ont été produits, ils ne sont pas automatiquement livrables; les approvisionnements sont bloqués à partir de plusieurs continents. Certaines commandes arrivent à entrer mais au compte-gouttes. »

Outre ce contexte qui sévit à l’échelle planétaire, ralentissant production et distribution, d’autres contraintes atteignent le métier et les conditions de travail. « C’est que de plus en plus, les technologies changent d’année en année. On peut trouver jusqu’à dix ordinateurs dans un véhicule. Contrairement à la mécanique qui utilise les lois de la physique et une science permanente, l’informatique change. » Ce qui impose à une personne qui doit être au fait de ces changements de suivre une formation de façon assidue; la formation continue engage ainsi une à deux journées par mois du temps de Jessy. Cela peut être aléatoire selon d’autres contraintes, comme celle des cours par Internet auxquels il préfère de beaucoup ceux en atelier, en personne! Même chose pour l’arrivée sur les routes des véhicules électriques, il faut y être formé et préparé. Il doit acheter des « blocs de cours » coûteux par secteurs : camions au diesel en foresterie, systèmes climatisés, normes de pollution, etc. Cela veut dire qu’en plus des dépenses en formation, il faut ajouter aussi du nouvel équipement. « Les outils diagnostiques ne sont pas éternels! Une machine de 10 000 $ est devenue désuète et j’ai dû la retourner rapidement. », nous confie-t-il encore. « Concernant la géométrie des roues, on a des nouvelles spécifications, on est obligé de s’en départir même si elle est encore bonne mais pas obsolète! ». Dans notre milieu rural, agro-forestier et acéricole, le personnel des ateliers de mécanique développe des spécialités. « L’usure de la machinerie y est souvent plus rapide, la machinerie travaille beaucoup! »

Autre contrainte : « La qualité des produits n’est plus comme avant.» Il explique que les failles viennent des concepteurs et designers. Il ajoute : « Il existe des entreprises qui observent les pièces vendues à répétition, donc défaillantes. Elles proposent ensuite des modifications aux compagnies. C’est « l’after market » des petits indépendants. Les propriétaires ne sont plus obligés d’aller chez les concessionnaires pour honorer les garanties. En fait, celles-ci sont honorées avec les factures du garagiste. Pour les changements de pièces, les inventaires évoluent vite. On a deux livraisons par jour à partir de Montmagny venant de trois distributeurs différents pour les pièces et les pneus. »

L’équipe au travail comprend, depuis huit ans, Carole Fournier, « secrétaire à tout faire le jour jusqu’à 17 h. » et après cette heure, c’est la mère de Jessy qui s’en occupe avec une grande capacité d’adaptation. Deux mécaniciens se sont joints à Jessy, soit Maxime Blanchet depuis près de quatre ans à temps plein et 8 ans à temps partiel et Luc Toussaint depuis près de deux ans. Jessy peut se compter satisfait après tant d’efforts, il se dit aussi beau qu’avant mais avec des cheveux blancs qui se sont ajoutés, à cause des heures travaillées! Carole, sa mère, ajoute : « Une belle harmonie et une belle complicité font de cette entreprise un lieu de travail agréable et accueillant » .

Bonne continuité à toute cette équipe essentielle!