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Une philippine fière de travailler ici

Par Carol-Ann Veilleux le .

Nous connaissons une pénurie d’employés et ce dans plusieurs domaines. L’entreprise Zenima (Textiles Gauvin) a fait appel à une entreprise privée qui fait la recherche de candidats étrangers et organise des entrevues. Une fois les candidats trouvés, ils les font venir au pays, ils s’occupent de tout (passeport, permis de travail, etc.).  Plusieurs Philippins sont donc arrivés dans la région. Une de ces travailleuses est Daise Divinegrace.

Daise, avec son employeur Madame Pascale Pelletier propriétaire de Zenima Textiles Gauvin.

Nous lui avons posé quelques questions.

Avez-vous déjà travaillé dans un autre pays? Si oui;

Combien de temps?

Quelle est la plus grande différence entre le (s) autre (s) endroit (s) et ici, au Québec?

Oui j’ai travaillé dans d’autres pays avant.

J’ai travaillé au Japon pendant environ 3 à 5 mois. La compagnie pour laquelle j’ai travaillé aux Philippines m’a envoyée au Japon pour apprendre de nouvelles techniques de couture et aussi pour nous introduire à de nouveaux équipements de couture.

Je pense que les plus grosses différences entre ici et là-bas sont la culture, les langues et le décalage horaire.

Exemple de différence culturelle:

Au Japon, les gens qui passent devant une voiture qui les a laissés passer se penchent en signe de politesse.

Que préférez-vous le plus au Québec?

Ce que je préfère le plus au Québec est le fait que les gens qui y habitent sont tellement gentils (accueillants). Je n’ai pas ressenti ce même sentiment à un autre endroit ou dans un autre pays. Les gens sont toujours prêts à aider, particulièrement avec des travailleurs étrangers comme moi.

Que trouvez-vous le plus difficile ici?

Ce que je trouve le plus difficile ici est la barrière de la langue et aussi la saison hivernale.

Qu’est-ce-qui vous a fait venir travailler ici?

Je suis venue travailler ici parce qu’il y a beaucoup d’opportunités qui m’attendent ici. Je veux gagner davantage d’expérience de travail, rencontrer de nouveaux amis, apprendre la langue française et aussi m’imprégner de la culture québécoise.

Comment vivez-vous le fait d’être loin de votre famille pendant la pandémie?

Cela peut être très difficile d’être loin de ma famille pendant ce temps difficile qu’est la pandémie de Covid-19, mais la vie doit continuer. Je dois être très prudente et suivre les mesures mises en place par le gouvernement afin de prendre soin de moi.

Différences entre les mesures au Québec et celles aux Philippines:

Les mesures mises en place aux Philippines sont très semblables à celles d’ici ; le port du masque est obligatoire dans les lieux publics, seuls les magasins essentiels comme ceux vendant de la nourriture sont ouverts, les aéroports sont fermés, etc. Aussi, le vaccin n’est pas encore disponible aux Philippines.

Comment planifiez-vous vos prochaines années? Souhaitez-vous rester ici ou retourner aux Philippines?

Je prévois rester ici si mon employeur me le permet et je dois continuer de travailler ici pour un an encore. Même après, je vais choisir de rester ici puisque je me sens confortable avec mes collègues et aussi puisque j’aime vraiment mon travail.

Proposeriez-vous à d’autres de venir travailler au Québec comme vous l’avez fait, et pourquoi?

Je suggérerais définitivement à d’autres de venir travailler ici, particulièrement à mes connaissances et ami(e)s car les gens ici sont bons (gentils) et familiers. Aussi, je leur recommanderais en raison du salaire qui est bon et du travail disponible.

Comment trouvez-vous l’hiver au Québec?

Je trouve que la température est imprévisible, c’est assez difficile durant l’hiver, mais je m’y adapte déjà petit à petit.

Que conserverez-vous de votre séjour au Québec? Les coutumes, la nourriture ou autre?

Je dirais que je vais conserver à peu près tout, les coutumes, la nourriture parce que j’apprécie beaucoup mon séjour ici.

Quand je lui ai demandé un mets québécois qu’elle conservera, elle m’a tout de suite répondu la poutine. Elle dit qu’elle apprécie aussi beaucoup les fruits de mer (spaghetti, lasagne) du Québec. Aussi, aux Philippines il y a un mets traditionnel populaire qui s’appelle le balut. Celui-ci consiste en un œuf contenant le fœtus d’un oiseau (le balut)… Elle n’en a jamais mangé, mais elle dit que c’est populaire et surtout qu’on doit le manger seulement durant la nuit, durant le jour, il n’y en a même pas en vente. Finalement, elle mange du riz à tous les repas, même s’ils sont diversifiés, il y a toujours du riz comme accompagnement.

Diriez-vous que l’intégration à la population ici était quelque chose de facile, sinon, pourquoi?

Je dirais que l’intégration à la population ici est facile puisque correspondant à mes propres études à propos de la population d’ici. Il n’y en a pas d’aussi grosses différences qu’ailleurs donc c’est pourquoi, selon moi, c’est relativement facile.

Diriez-vous que la barrière de la langue est le plus gros obstacle à votre intégration? Aussi, comment se passe votre apprentissage du français?

Je dirais en effet que la langue est le plus gros obstacle à mon intégration ici au Québec. Le français n’est pas vraiment facile, mais je suis chanceuse d’avoir l’aide de ma prof de français, j’apprends beaucoup et j’espère bien pouvoir parler et comprendre le français d’ici un an. D’un autre côté, nos cours sont présentement arrêtés en raison de la Covid-19.

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Daise et ses compatriotes philippins habitent ensemble. Le Wi-Fi est très important car c’est le moyen de rester en contact avec leurs proches. Parfois ils visitent les travailleurs philippins qui habitent  à Saint-Jean-Port-Joli .

C’est un plus pour notre communauté, avec la pandémie c’est plus difficile, mais si vous la rencontrez n’hésitez pas à la saluer et lui faire un brin de jasette.