Articles des pigistesSaint-Adalbert, Saint-Marcel, Saint-Omer, Saint-Pamphile, Sainte-Félicité, Sainte-Perpétue, Tourville

La dernière production époustouflante des Folies culturelles

Par Françoise de Montigny-Pelletier le .

« Les Folies culturelles-projets artistiques socialement engagés » regroupent plusieurs organismes : le Centre-Femmes La Jardilec, Les Nouveaux Sentiers de la MRC de L’Islet, Le Trait d’Union de Montmagny, le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches et la Commission scolaire de la Côte-du-Sud. C’est dans le cadre de ce projet que la toute dernière réalisation théâtrale intitulée « Au bout du fil » a été présentée le vendredi 24 mai à Saint-Pamphile.

Il s’agissait de la quatrième production du projet, les deux premières ayant été un hommage rendu à l’œuvre de Marc Favreau soit Politiquement Sol, une première année, puis Folitiquement Sol, la seconde. L’année dernière, c’est inspiré par l’œuvre de Fred Pellerin que le groupe a présenté Même les ombres font du bruit. Et enfin, ce printemps on a pu accueillir cette nouvelle production avec la participation de nouveaux membres s’étant ajoutés à la troupe.

« Au bout du fil », qu’est-ce qui nous attend?

Un texte adapté par Alice Dalicieux d’après l’œuvre originale d’Evelyne de la Chenelière, Au bout du fil dépeint par l’absurde, la tendresse et l’humour ce qu’est trop souvent la réalité de nombreuses personnes âgées.  Ce qui nous attend en vieillissant peut être décevant et peu sécurisant; comme, au contraire, des occasions de se sentir utiles, de s’extérioriser et de se démarquer peuvent se présenter et nous mobiliser.  Des personnages étaient empreints de naïveté, perdus dans leurs rêves, d’autres inquiets ou frustrés. Le fil ou la ligne au bout de la canne à pêche, sans hameçon, sans appât, représentait l’inconnu ou l’inutile dans un cours d’eau sans rien à y pêcher… Devant l’absurde de la situation, la conscience d’être trompés et trahis par ceux qui ont abandonné à leur sort ces personnes au long vécu forçait les protagonistes à trouver une solution, une raison d’agir et de s’exprimer. Si on entendait souvent des rires de la part de l’auditoire, les situations et allusions observées étaient aussi pathétiques et tristes.

Des interprètes complices et convaincus

L’affiche publicitaire présentait le spectacle comme étant un « événement théâtral pluridisciplinaire et intimiste ».  Oui, notre moi  intime était touché, attirés que nous étions par l’invitation inconsciente des personnages à nous rallier à leur vécu individuel, leur isolement et leurs angoisses. Pas facile d’interpréter une telle variété de personnalités dans des décors statiques, de jouer en tableaux vivants et en figeant sur place les gestes dans une longue immobilité. Encore une fois, l’interprétation des comédiennes et comédiens aura été époustouflante. Mémoriser tant de texte, inclure les chansons et mélodies, le rythme des réparties et y ajouter l’émotion nécessaire a demandé beaucoup de travail, de conviction et de complicité chez les membres de la troupe.

C’est depuis le mois de janvier dernier que l’équipe travaillait à la réalisation de la pièce. Les membres ont bénéficié de cours hebdomadaires d’art dramatique et de pratiques intensives. Au cours du mois de mai, les pratiques sont devenues plus rapprochées et les répétitions plus sollicitantes. La direction artistique de cette production a été assurée par Mmes Agnès Dalicieux et Marie-Maude Michaud, respectivement de la Commission scolaire de la Côte-du-Sud et du Centre-Femmes La Jardilec. Le public était au nombre de 69 personnes  lors de la représentation à l’auditorium de l’école La Rencontre à Saint-Pamphile et de 205 personnes à celle donnée à  la salle Gérard-Ouellet de Saint-Jean-Port-Joli. Mme Angèle Chouinard, coordonnatrice aux Nouveaux Sentiers assurant un support technique au projet,  nous partageait que les commentaires recueillis avaient été positifs, les gens « appréciant l’intégration de chansons dans la pièce et aussi la réflexion sur le sujet, même si par moment les scènes étaient drôles ». Les paroles des chansons connues et aux textes pleins de sens collaient bien au sujet. Elle ajoutait « qu’on ne peut travailler en isoloir » dans un tel contexte. En effet, avec 13 personnes sur scène incluant les musiciennes et  3 autres en coulisses, c’est certainement un très imposant et sérieux travail d’équipe qui a pu donner le résultat constaté.