CommuniquésSaint-Adalbert, Saint-Marcel, Saint-Omer, Saint-Pamphile, Sainte-Félicité, Sainte-Perpétue, Tourville

Les différents visages de la pauvreté ; des aînés pauvres ?!

Par Journal l'Écho d'en Haut le dans Pauvreté.

Pour commencer, prenez un moment pour vous poser la question suivante :  y a-t-il des aînés dans notre milieu qui sont pauvres ?

Avant toute chose, j’aimerais qu’on s’entende tous pour dire que la pauvreté n’est pas simplement un aspect financier et qu’elle ne touche pas que les personnes sans emploi. Le visage de la pauvreté a changé. En effet, la pauvreté peut toucher tout le monde, parce que toutes les personnes dont les ressources matérielles, culturelles, sociales, spirituelles, affectives et/ou financières sont plutôt faibles sont brimées dans leur droit à la participation sociale.

Donc, malheureusement, malgré tout ce qu’on peut entendre sur nos aînés, comme :  « Les vieux bénéficient de plein de privilèges : on paye leurs médicaments, ils ont leur pension, on leur donne des réductions un peu partout et des surplus de revenus garantis! »,  et « ils se retrouvent bien installés dans des résidences privées et des hôpitaux de soins de longue durée! », la pauvreté est bel et bien présente chez les personnes âgées.

Effectivement, plusieurs évènements peuvent amener une personne à vivre en situation de pauvreté, en voici des exemples :

Une dame de 88 ans qui doit quitter sa maison pour aller vivre en résidence privée pour aînés, mais qui doit, en plus de payer pour sa résidence, payer pour les services dont elle a besoin (prise de médicament, bain, lavage, repas…) le tout en continuant de payer les frais fixes de sa maison parce que celle-ci n’est pas encore vendue et cela fait près d’un an.

Monsieur et madame ayant respectivement 75 et 80 ans, qui n’ont plus accès à une voiture puisque monsieur n’a plus le droit de conduire et que Mme n’a jamais appris. Il est devenu difficile pour ce couple de participer à des activités ou des rencontres de groupe de divers organismes communautaires puisqu’ils habitent une municipalité à plus de 74 km de la ville où se trouve une grande partie des services. Bien que ce couple ne vit pas de difficulté financière, ils n’ont pas de visite puisqu’ils n’ont pas d’enfant et de famille dans la région et ont de la difficulté à se déplacer. Encore un exemple que la pauvreté peut aussi être sociale.

Monsieur, âgé de 78 ans, qui essaie d’aider son fils en payant ses dettes et en payant le nécessaire pour que ses petits-enfants puissent continuer à avoir un toit sur la tête. Monsieur, bien qu’il n’a pas vraiment d’économies, se sent obligé de donner de l’argent à son fils à la demande de ce dernier même s’il a lui-même de la difficulté à faire une épicerie à la fin du mois.

Bref, nous pouvons constater qu’un deuil, une séparation, une maladie, un régime de retraite privé insuffisant, une hausse du coût de la vie, un déménagement non planifié, une difficulté à vendre la maison, de la maltraitance financière sont tous des facteurs qui peuvent engendrer une situation de pauvreté chez nos aînés.

Finalement, si vous êtes convaincu que la réponse à la question du début est oui, posez-vous maintenant comme question : sachant que ces aînés s’isolent devant leurs difficultés, comment, en tant que société, pouvons-nous les aider à gérer ces situations les menant en situation de pauvreté ?

Groupe de réflexion et d’action contre la pauvreté (GRAP)