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L’agroalimentaire chez nous – La vision de la SACLI

Par Françoise de Montigny-Pelletier le dans Vie étudiante.

Entouré(e)s de forêts et de champs comme nous le sommes, pouvons-nous détacher notre regard du paysage qui nous entoure, qui a façonné le quotidien des familles qui ont ouvert des rangs et fondé nos premières paroisses et ont compté sur cette terre d’accueil pour les nourrir et assurer leur survie? La Société d’agriculture du comté de L’Islet souhaite redéfinir et rafraîchir le rôle de l’agriculture et des entreprises alimentaires dans la MRC et a donc entrepris des actions dans ce but.

D’abord un sondage pour tâter le pouls du milieu de la production

Dans le contexte de l’élaboration du PDZA-Plan de développement de la zone agricole, la SACLI a manifesté son intérêt à soutenir des initiatives facilitant la mise en marché des produits agricoles et agroalimentaires dans notre MRC. L’organisme a voulu d’abord connaître non seulement la situation actuelle des propriétaires d’entreprises dans ce secteur économique mais aussi leur opinion concernant les différentes formes que pourrait prendre cette mise en marché. C’est donc avec un sondage expédié par voie postale et de courriel électronique qu’environ 80 entreprises en production  et  transformation ont été sollicitées pour remplir un questionnaire identifiant leurs spécialités ou les catégories de produits mis en vente et plus particulièrement les moyens utilisés pour les vendre et en faire la promotion. Les  lieux de vente mentionnés étaient: le kiosque à la ferme, les marchés publics et évènements, la  vente en ligne sur site web, les magasins d’alimentation, les boutiques d’épicerie fine, boulangeries, etc., les hôtels, restaurants et institutions et enfin, les compagnies de distribution. Les moyens promotionnels envisagés étaient les cartes d’affaire, dépliants, fiches produit, affichages, sites Web, réseaux sociaux, publicités dans les hebdos locaux, dans les guides touristiques, à la radio et à la télévision,  la participation à des évènements, des salons spécialisés, des visites guidées offertes, des concours. On demandait aussi aux productrices et producteurs si les initiatives de la SACLI et les formules envisagées en matière de mise en marché pouvaient les intéresser et d’apporter des suggestions. On peut encore participer à cette enquête en joignant le 418-359-0075 pour savoir comment obtenir ce sondage.  L’appel est lancé aux personnes concernées dans L’Islet-Sud qu’elles soient en modes production, transformation ou réflexion sur leur orientation dans le cas où elles seraient intéressées à développer une production ou/et une transformation agro-alimentaire.

D’autres actions interviendront en plus de la compilation des données recueillies par ce sondage et sa diffusion: des rencontres de consultation avec les producteurs et productrices, des réseautages et l’organisation de marchés publics.

Ensuite, une Foire gourmande  pour tâter les palais curieux

La SACLI a choisi le sud de la MRC pour présenter sa première Foire gourmande le 8 octobre dernier au complexe municipal de Tourville. L’endroit s’y prêtait bien; d’abord, localisé au centre de la MRC, ensuite, offrant des locaux permettant d’y tenir à la fois un repas, des tables d’exposition et de vente, des salles pour les échanges ou les ateliers, et même un coin réservé aux activités pour les enfants, un grand stationnement et un terrain de jeux.

Une centaine de personnes provenant des MRC de Montmagny, de L’Islet mais aussi de Lévis et de ses environs, sont venues visiter le marché mettant en vedette des produits locaux, d’élevages et de cultures biologiques. Une soixantaine de personnes ont pu déguster un «brunch» hors de l’ordinaire aux ingrédients provenant de ce même type d’agriculture. Le menu était constitué de plats faits d’ingrédients obtenus d’entreprises agricoles et horticoles des deux MRC, parmi elles, la Ferme des Hautes Terres du Sud de L’Islet et la Coop de PFNL à Saint-Pamphile, et la Ferme Diane Pelletier, à Saint-Omer. On y trouvait la soupe aux pois et le potage à la citrouille et des plats principaux végétariens tels la quiche et le cassoulet auxquels les amateurs de viande pouvaient ajouter des portions de toutes celles au menu ou d’une seule à leur choix: saucisses de bison, de lapin ou de chevreau, rôti et bajoues de porc et gigot de chevreau. Des salades de betteraves et de légumes du jardin accompagnaient ces plats. Croustade aux pommes et cassonade d’érable, pains et brioches de boulangeries locales et gelées de petits fruits complétaient le tout.

Le but d’un tel repas était d’offrir une ambiance conviviale favorisant les échanges sur le thème de l’achat local mais surtout de l’achat de produits locaux, du circuit court et de l’agriculture écoresponsable comme outils de revitalisation de l’économie locale.  Cet évènement, doublé d’un marché fermier, permettait la découverte de saveurs du terroir et de cette diversité qui nous démarque.  Qu’elles aient ou non goûté au menu, les personnes présentes ont pu acheter des produits transformés en vente et dialoguer avec les propriétaires des petites entreprises participantes: Ferme Paysanne,  Domaine La Charmante, Ferme Pré-Rieur, Coop de produits forestiers non ligneux.. Des membres du Cercle de Fermières de Tourville y tenaient aussi une table de même que les Chevaliers de Colomb qui ont profité de l’occasion pour vendre des pains en vue de récolter des fonds pour leurs oeuvres. Le chargé de projet du Plan de développement de la zone agricole dans la MRC de L’Islet, M. Louis-Félix Gamache répondait aux questions portant sur l’actualité de l’agriculture dans notre coin de pays. Il a présenté un programme nommé Arterre qui sera offert à  la relève agricole sans terres et aux propriétaires de lots agricoles sans relève. Notre sud sera concerné puisque ce programme inclura les érablières et les terres en friche.  Une représentante de l’organisme Terra Terre Solutions écologiques, Mlle  Camille-Zoé Castonguay, présentait le marché virtuel L’Islet-sur-Terre implanté par ce groupe et voué à la promotion et à la vente des produits locaux. Le représentant du Projet citoyen L’Islet-Sud, M. Clément Leclerc, démontrait la nécessité du circuit court

Les ventes effectuées ont été très satisfaisantes de même que les échanges qui ont fait découvrir des productions et services au public visiteur. Des prix gagnés lors d’un tirage ont été donnés, ils consistaient en un banc de jardin à motif fermier pour enfants, en livres pour adultes ou enfants portant sur le jardinage ou la cuisine, et en  produits Finesse boisée. La SACLI veut souligner le soutien apporté par les commanditaires suivants : le Gouvernement du Québec, la Municipalité de Saint-Roch-des-Aulnaies, la Caisse Desjardins du Sud de L’Islet et des Hautes-Terres, les Coops de Saint-Pamphile  et de Sainte-Perpétue, la Ferme Pré-Rieur, la Coop PFNL et les Jardins de la Terre du Milieu.

Une première expérience que la SACLI souhaite devenir régulière mais le comité organisateur optera sans doute pour une date un peu plus tard en octobre ou au début de novembre de façon à pouvoir recruter davantage d’entreprises agroalimentaires et de visiteurs. Créer une connivence entre producteurs, consommateurs, détaillants et partenaires, telle est la vision de la SACLI.

Des partenaires incontournables

La SACLI entend réaliser des actions communes avec les personnes et groupes qui ont les mêmes objectifs qu’elle dans la promotion des produits locaux et d’une dénomination qui nous distinguera parmi les autres régions. Les produits de niche, l’agriculture écoresponsable, le circuit court, autant de caractéristiques qu’elle souhaite mettre de l’avant pour nous démarquer.

Parmi ces partenaires qui ont cette vision commune, on trouve des regroupements spontanés comme le Projet citoyen L’Islet-Sud, et des organismes communautaires. La Corporation de développement communautaire avec «La soupe aux boutons» impliquée en sécurité alimentaire, Terra Terre Solutions écologiques avec son marché fermier virtuel «L’Islet-sur-Terre», la MRC avec le PDZA, entre autres, s’impliquent dans le même sens.  Ce sont aussi les détaillants en mode proactif qui encouragent les fournisseurs locaux du secteur agroalimentaire comme les Coops de Saint-Pamphile et Sainte-Perpétue.

Il faudra aussi inviter les responsables de services alimentaires en institutions et les cafétérias de même que les entreprises de la restauration pour qu’ils se joignent au mouvement, si ce n’est déjà fait, et privilégient les produits locaux. Les administrations municipales comme celles de Saint-Pamphile et Saint-Marcel qui mettent de l’avant des actions incitatives et collectives en matière d’achat local se verront proposer l’achat local de produits locaux.

De jeunes partenaires curieux et efficaces à l’école La Rencontre

La SACLI a pu constater qu’il n’est jamais trop tôt pour contribuer à sa façon au développement d’une agriculture viable et au dynamisme des communautés. Car elle a pu compter sur la participation des élèves de la classe de cheminement particulier continu de l’école secondaire La Rencontre pour l’organisation de la Foire gourmande.

En effet, les jeunes ont fabriqué un panneau et un poteau indicateurs pour guider les visiteurs lors de l’évènement mais ont aussi composé des textes et les ont illustrés pour partager les informations avec le public visiteur. Le projet thématique de cette année à l’école les conduira en 180 jours à travers le monde, virtuellement ou autrement; se documenter sur l’héritage alimentaire reçu au Québec des Premières Nations était une étape de leur voyage. Ils ont reçu l’information lors d’un atelier et l’ont complétée en faisant des recherches. Elles et Ils ont pu ainsi fournir des informations appréciées lors de la foire et peuvent même se vanter d’avoir appris des choses au public que celui-ci ignorait! Connaissez-vous les «Trois soeurs» chez les Iroquois? Ce sont les courges, le maïs et les fèves, ingrédients indispensables de la «sagamité» ou «onensta», une soupe solidaire servie gratuitement lors de la Foire gourmande. La collaboration avec cette classe se poursuivra, probablement sous forme d’ateliers. Il n’est jamais trop tôt pour recruter et orienter des jeunes vers une profession qui leur convienne et ainsi assurer la relève!

Photo à la Une : Les élèves de La Rencontre devant certaines de leurs réalisations: poteau et panneau indicateurs et pancartes d’information pour la Foire gourmande. Crédit photo: Mya Dubé.