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Autre étape franchie pour le projet de la Médiathèque régionale L’Héritage

Par Françoise de Montigny-Pelletier le dans Communauté, Organismes, Vie municipale.

Le comité porteur du projet conférant un nouvel usage à l’église de Sainte-Perpétue, en plus de l’espace consacré au culte, a de nouveau invité la population à venir s’informer et à donner son avis sur ce projet le 24 septembre dernier. Pour orienter la discussion et permettre aux 40 personnes présentes de prendre connaissance des derniers développements concernant ce projet, une capsule vidéo fut projetée qui rappelait le contexte et l’historique du projet. La commande en avait été confiée au studio Visiontrame de Marco Pelletier à Saint-Pamphile.

Crédit photo Visiontrame.

La présidente du comité d’action, Mme Josée Chouinard, a d’abord salué les personnes et partenaires impliqués à un titre ou à un autre dans ce projet et a précisé leur engagement individuel. Elle a remercié les membres de la Fabrique, dont Mme Louise Bourgault, leur représentante, ses collègues du comité d’action, dont M. Gaétan Ouellet et Mme Francine Chouinard, également Mme Christine Bélanger du comité de financement, responsable des activités bénéfices et collectes de fonds, et l’économe et animateur du Conseil diocésain pour les affaires économiques, M. Yvan Thériault, intermédiaire nécessaire entre les autorités du diocèse de Ste-Anne et les responsables du projet vu le statut sacralisé de l’édifice. Elle a salué aussi la collaboration des directrices et mairesse de la Municipalité de Sainte-Perpétue, Mmes Marie-Claude Chouinard et Céline Avoine, la directrice de la bibliothèque municipale, Mme Louiselle Robichaud, le conseil d’établissement de l’école, sa présidente Mme Isabelle Vaillancourt et Mme Annick Leblanc, l’ABC des Hauts-Plateaux, organisme représenté par Mme Karine Tremblay, M. Sébastien Ouellet pour sa recherche sur la littératie, M. Marco Pelletier concepteur et réalisateur de la vidéo, et enfin, Mme Marie-Josée Deschênes, architecte chargée des plans d’aménagement.

Mme Deschênes a pris ensuite la parole annonçant que la première phase du projet était terminée et que la deuxième allait être consacrée à l’aménagement des lieux et à la rentabilité du projet. L’architecte a souligné que « beaucoup de travail » avait été investi et  « beaucoup de petits miracles » avaient été réalisés au cours des démarches entamées en 2015 par le comité d’action. Elle a de plus souligné que la vidéo produite par Marco Pelletier exprimait « mieux qu’un plan d’affaires » le projet. Elle a ajouté que l’architecture d’une église  élevait l’âme, invitait au recueillement et que le silence habituel des lieux pouvait éveiller chez les jeunes l’amour de la lecture et des activités culturelles. Elle a rappelé la valeur patrimoniale reconnue de l’édifice avec son revêtement de bardeaux de cèdre, seule église de ce genre en Chaudière-Appalaches. Elle a insisté sur le fait qu’une médiathèque est un facteur de développement de la littératie, une infrastructure offrant un lieu de rassemblement. Elle a pris pour exemple l’ABC des Hauts-Plateaux qui pourra améliorer ses services aux adultes comme aux jeunes dans des locaux plus adéquats. Elle a précisé que dès le dépôt du projet, la Municipalité a décidé d’appuyer celui-ci, consciente de la nécessité de la « pérennité de l’édifice » dans la communauté et, entre autres, de « l’augmentation du potentiel » de la bibliothèque municipale. Elle a aussi souligné l’appui de M. Gilles Bérubé, directeur de la caisse populaire et l’implication de Mme Lise Bourgault, auteure de pièces de théâtre présentées comme activités de financement pour l’entretien de l’église.

La parole étant à l’assistance, on a discuté sur plusieurs questionnements et apporté des précisions. Le service de garde déjà installé au sous-sol de l’église demeurera selon les projections au même endroit. On devra augmenter le nombre de pièces réservées aux sanitaires en tenant compte des contraintes exigées par la plomberie au sous-sol. Des toilettes devront être ajoutées dans la salle des funérailles qui sera maintenue et dans la section du chœur pour répondre aux normes d’accessibilité universelle, les installations actuelles étant difficiles d’accès. L’accès universel de l’extérieur à l’édifice sera localisé côté sud. Il faudra envisager plusieurs vocations à certains espaces, leur polyvalence, pour en assurer la rentabilité à long terme. On pense à l’arrière de l’église avec un comptoir communautaire géré par la Fabrique. On prévoit que la moitié du chœur sera utilisé pour le culte, l’autre moitié pour la médiathèque. Ce dernier espace sera lui-même divisé en deux sections avec une salle multifonctionnelle qui pourra avoir des extensions, donc une certaine mobilité des structures. Elle abritera la médiathèque et la ludothèque (prêt de jouets).

Cette rencontre s’adressait à plusieurs générations et les enfants avaient été invités à visionner la vidéo, à s’exprimer et à profiter ensuite de la présence de l’animatrice de la Tente à contes installée à l’extérieur pour découvrir quelques lectures qu’elle leur proposait. Une des fillettes présentes a ajouté : « On voit tous les efforts qui y ont été mis, j’ai hâte que ça se réalise! ».

Sa mère, Karine Tremblay, animatrice de l’ABC des Hauts-Plateaux, a appuyé sur l’aspect de la transmission du savoir du projet.

Une visite libre de l’édifice avec comme guides le sacristain, M. Gilles Bois, sa conjointe, Mme Murielle St-Pierre, l’architecte et des membres du comité d’action, a suivi la période d’échanges. On a pu découvrir la cave avec son installation de chauffage et apprendre comment cette section de l’église avait été construite. Ensuite, on a pu imaginer des mises en scène pour les installations prévues dans la nef (centre) principalement avec des problèmes ou situations possibles.

Aux questions posées sur l’utilisation des galeries au-dessus des bas-côtés, Mme Deschênes a répondu que seul le rez-de-chaussée de l’édifice allait être aménagé et que les coûts seraient trop élevés pour envisager l’utilisation des galeries vu les exigences de sécurité de la Régie du bâtiment du Québec. En effet, à cause de l’absence d’issues de secours à ce niveau élevé et les escaliers pour y accéder et les quitter étant insuffisants, ces espaces demeurent non conformes à tout usage intégré dans le projet et à toute fréquentation régulière. On devra aborder plusieurs options pour ce qui est des places assises, des tables de travail, en prévoyant des aménagements statiques (permanents) sous les galeries et mobiles dans la nef. Aux craintes exprimées sur le risque que des transformations n’entament le caractère traditionnel de l’église, le comité s’est engagé à ce que ces caractéristiques soient préservées. Mme Deschênes, chargée de projet, s’occupe à trouver des subventions à la restauration des lieux, entre autres, avec l’appui du Conseil de la Culture favorable au projet. Un programme spécifique avec le Fonds d’aide aux immobilisations pour l’installation de bibliothèques dans leurs aspects fonctionnels et techniques serait accessible également. Il faudra consulter la Fabrique et le diocèse pour voir la possibilité de vendre les bancs d’église aux familles. L’édifice ne pourra être partagé pour d’autres rites religieux car il est toujours sacralisé dans le rite catholique. Il faudra repenser les décors thématiques et leur positionnement selon les fêtes religieuses autour du chœur, les espaces étant plus réduits, éviter les conflits horaires entre l’ouverture de la médiathèque et les événements religieux et culturels au programme. Au printemps, la phase deux prendra son essor avec la restauration des bardeaux et l’application de peinture. Saluons les efforts tenaces des bénévoles impliqués dans ce beau rêve !

Photo à la une : L’intérieur de l’église. Crédit photo Visiontrame.