INNU MESHKENU, le chemin de l’être humain
La longue marche de celui qui fut le premier médecin chirurgien autochtone s’est poursuivie du 18 au 27 avril dernier, traversant le territoire malécite, dont la MRC de L’Islet.
Le parcours incluait les villages échelonnés le long de la route 132 entre Cacouna et Lévis, pour aller ensuite rejoindre la communauté huronne-wendatte de Wendake.
La vision du Dr Stanley Vollant à l’origine de sa démarche
«C’est arrivé en 2008, sur le Chemin de Compostelle. Les pieds meurtris. Ampoules par-dessus ampoules. Le niveau d’énergie à plat. Vidé par l’effort constant. C’était la nuit. Et je dormais. À poings fermés.
Je me voyais marcher d’une communauté à l’autre. Je parlais avec les jeunes, je tentais de les inspirer, de leur dire qu’il était possible de réaliser leurs rêves, même les plus fous, mêmes les plus vrais. Je leur disais qu’un autre demain était envisageable. Mes ancêtres eux aussi me parlaient. Ils me disaient que je devais le faire.
Je ressentais la détresse des communautés et l’urgence d’agir. Je voyais les suicides, la recherche de l’identité, le décrochage scolaire, les problèmes de diabète, l’éloignement des générations, l’éloignement des peuples .
Au petit matin, le rêve n’était pas flou comme trop de rêves le deviennent lorsque baignés de la lumière du crépuscule. Le rêve était là. Plus vivant, plus vrai, plus urgent. Tout était clair dans ma tête. Je devais le faire. C’était ma voie. Ma destinée. J’ai d’abord cru que je faisais un rêve. J’ai compris que c’était une vision.»
Le Dr Stanley Vollant (à droite), un visionnaire actif, en démarche sur la MèreTerre accompagné d’un résidant de Sainte-Perpétue, Pishum.
Crédit photo : Mariane Legendre
Deux résidants de Sainte-Perpétue se joignent à la marche
Pishum de Montigny-Pelletier a décidé de se joindre au groupe accompagnant le médecin. Il a finalement marché 60 km des 250 du parcours total, alors que sa mère s’est jointe au groupe sur 50 km. Plusieurs générations étaient représentées, enfants et adultes, d’origines autochtone, métis et allochtone. Tous désirant soutenir la cause mais également vivre cette expérience de solidarité et d’unité. L’effort physique soutenu et le contact plus étroit avec l’environnement naturel ont permis aux participants de se concentrer sur les valeurs essentielles et sur leurs choix personnels, de définir leurs rêves et de s’encourager mutuellement. Pishum a énormément apprécié cette expérience vécue pleinement. Il a été extrêmement touché par l’accessibilité et l’accueil de l’équipe chargée de l’organisation et des autres marcheurs, de même que par l’écoute, la sagesse et la grande intégrité du docteur Vollant avec qui il a partagé confidences et impressions. Ce fut un vrai plein de santé, d’air pur, de belle humanité, malgré la fatigue et les inconforts, une rencontre inoubliable! Sans doute un lien à faire avec le Chemin de Saint-Rémi et ses marcheurs qui nous visiteront cet été.
http://www.innu-meshkenu.com/ .
Résidant de Sainte-Perpétue, Pishum, fier de son étape franchie au km 15.
