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Coup de pouce PARENTS

Par Journal l'Écho d'en Haut le .

Quand l’ennui devient bénéfique!

De nos jours les enfants ont un horaire aussi chargé que leurs parents. À l’éternelle phrase «métro, boulot, dodo,» il faut maintenant ajouter : devoir, sport, activité culturelle, suivi professionnel, amis, temps de qualité et j’en passe. Ce type d’horaire laisse peu de place à l’ennui et le jeu libre. Apprendre à s’ennuyer est une notion importante qu’il faut développer chez l’enfant. Il nous arrive de dire aux parents qu’un enfant ne se laissera pas mourir de faim, mais sachez qu’il ne se laissera pas non plus mourir d’ennui! 

Un enfant qui a du temps pour s’ennuyer sera un enfant plus débrouillard, puisqu’il n’aura pas d’autre choix que de se tourner vers ce qui l’entoure pour se divertir. On parle alors de jeu libre. On entend par jeu libre, une période d’activité qui est ni organisé ni structuré par l’adulte. L’enfant devra utiliser son imagination et sa créativité. S’il est accompagné par d’autres enfants, il devra collaborer avec eux pour fixer les règles du jeu qu’il met sur pied.  Par le fait même, il apprendra à sociabiliser et à partager. Il lui sera aussi possible de contrôler ses émotions et son impulsivité s’il désire conserver ses compagnons de jeu. Le jeu libre prend tout son sens lorsqu’il est pratiqué à l’extérieur. En plus de prendre un bon bol d’air, laisser librement jouer les enfants  dehors éveillera leur curiosité ainsi que leur imaginaire. Ils utiliseront des matériaux nouveaux et inhabituels qui donneront une nouvelle dimension à ce qu’ils sont en train de construire.

Laisser votre tout petit jouer librement ne veut pas pour autant dire le laisser faire ce qu’il désire. En tant que parents votre devoir est de l’encadrer et de lui offrir un milieu de jeu sécuritaire. Plus votre enfant grandira, plus il pourra accroître son territoire de jeu. Il vous est possible de suggérer des idées de jeux à votre enfant, il faut par contre s’assurer qu’il demeure le meneur du jeu. Ainsi, il développera à la fois son autonomie et son estime personnelle. En court de route, il lui arrivera certainement de rencontrer quelques embûches, fort probable qu’il se tournera vers vous pour trouver la solution. Il n’est pas interdit de l’aider, il faut par contre faire attention pour ne pas lui fournir la solution sur un plateau d’argent. Vous pouvez l’envoyer sur une piste, tout en le laissant lui-même trouver la solution. Posez-lui des questions telles que : «toi, quand penses-tu?, selon toi est-ce adéquat?, que pourrais-tu faire?, …». Ces questions l’apporteront à réfléchir et à accroître sa capacité d’analyse. 

Les jeux structurés ainsi que les horaires, permettre à votre enfant de devenir responsable et développer certains scénarios sociaux, mais aller au-delà de la norme pourra lui causer stress, anxiété et souci de performance. Lui redonner pleinement le droit de jouer contribuera à diminuer ces caractéristiques que bien souvent nous ne désirons pas transmettre à nos petits. L’idéal, bien sûr, demeure d’établir un juste équilibre entre l’horaire, les périodes de jeux structurés et celles de jeux libres.  

Geneviève Harvey-Miville, Éducatrice Spécialisée