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Le poste de la Sûreté du Québec de la MRC de L’Islet vous informe …

Par Journal l'Écho d'en Haut le .

La conduite d’un véhicule, la santé, les aptitudes physiques et mentales

Au cours des six derniers mois, deux collisions mortelles sont survenues à Saint-Jean-Port-Joli. Ces deux collisions ont été causées par des conducteurs qui ont subi un malaise en raison de leur condition de santé. Ces événements m’amènent à partager ce constat avec vous.

Tout le monde sait que la conduite d’un véhicule fait appel à des aptitudes physiques et mentales. Ces aptitudes sont certes de nature cognitive mais un conducteur doit avoir une bonne santé physique, une motricité qui lui permet d’être alerte et d’avoir la capacité d’exécuter certains mouvements. Certaines personnes n’auront jamais de permis de conduire de leur vie en raison de leur condition, ce qui démontre bien l’importance d’être relativement en bonne santé pour conduire un véhicule et ce afin d’assurer sa propre sécurité ainsi que la sécurité des autres usagers de la route.

Chacun d’entre nous vieillissons. Comme m’a déjà dit ma fille, « On grandit jusqu’à 20 ans et ensuite on vieillit ». Le vieillissement apporte une certaine détérioration de l’état de santé et des pertes de capacité. Chaque être humain étant différent, des limitations peuvent survenir à des âges différents. Il peut survenir certaines maladies qui font en sorte que des gens doivent développer des habitudes de vies saines et être attentifs à leurs conditions de santé quotidiennement, afin de s’assurer de demeurer alerte et minimiser le risque d’être victime d’un malaise (diabète, hypertension, épilepsie, basse ou haute pression, etc.)

Aussi, il est très difficile pour une personne vieillissante de reconnaître et d’accepter qu’il est temps de cesser de conduire en raison du fait que leurs capacités ne leur permettent plus de le faire sécuritairement. Une personne conduit pendant 40, 50, 60 ans et graduellement elle peut perdre de la capacité sans s’en rendre trop compte car cela se produit petit à petit. Perdre son permis de conduire, c’est admettre ses limites, cela représente une perte d’autonomie et de liberté importante. Il s’agit d’un deuil à faire. Cela peut représenter un drame pour certaines personnes.

Les membres de l’entourage sont souvent les premiers à détecter les signes qu’un proche perd ou est sur le point de perdre ses capacités de conduire. Souvent, les enfants doivent s’imposer et faire accepter à leurs parents qu’ils n’ont plus les aptitudes pour conduire et qu’ils doivent cesser de le faire car ils représentent un danger pour eux- mêmes et pour les autres. Ce n’est pas une mince affaire. Une telle démarche est souvent émotive et est susceptible de causer un certain malaise dans les relations entre un enfant et un parent. Par contre, il s’agit d’une démarche responsable qui doit être faite.

Il arrive que ce soit un médecin, un optométriste ou un autre professionnel de la santé qui soit dans l’obligation de faire comprendre à un patient qu’il est temps de cesser de conduire et ils ont la responsabilité d’en faire mention à la SAAQ. En 2013, les policiers du poste de la MRC L’Islet ont référé 20 dossiers de conducteurs à la SAAQ pour évaluation de leurs capacités de conduire suite à des observations faites sur la route. Il arrive régulièrement que des personnes d’un certain âge en perte de santé ou de capacité viennent me voir au poste suite à la réception d’une lettre de la SAAQ afin que je leur explique le processus d’évaluation décrit dans la lettre. Ils ont peine à accepter qu’ils n’ont plus la santé et les aptitudes pour conduire.

Nous avons collectivement la responsabilité de nous assurer que les gens auxquels on tient soient attentifs à leurs conditions de santé et d’aider les personnes qui sont en perte de capacité à accepter de cesser de conduire pour leur sécurité et celle de tous.

Lt Raymond Picard