L’église de Sainte-Félicité, de paroissiale à communautaire

Le 14 juin dernier était signée l’entente de cession des propriétés de la Fabrique de Sainte-Félicité à la Municipalité. Était conviée à cette occasion la population lors d’une période d’échanges et de questions. Ce contrat suivait la résolution adoptée le 16 juin 2017 par le Conseil de Fabrique et la signature du document de désacralisation de l’église le 4 juin 2018.

Un partenariat nécessaire

Les signatures apparaissant sur le document confirmant la cession des propriétés de la Fabrique ont été recueillies devant le notaire Pierre Coulombe. Les signataires pour le Conseil de Fabrique en étaient le président, M. Ronald Bélanger, et le vice-président, M. Lucien Pelletier; pour la Municipalité, le maire M. Alphé St-Pierre et la directrice générale, Mme Julie Bélanger. Le tout en présence de M. Yvan Thériault, économe, M. Gaétan Godbout, responsable des communications, tous deux représentant le diocèse de Sainte-Anne, du curé de la paroisse, M. Michel Talbot et des conseillères municipales, Mmes Annie Bois et Guylaine Chouinard.

Des démarches préalables à cet évènement avaient eu cours dès 2012 entre le Conseil de Fabrique et l’administration municipale. Puis avaient suivi des assemblées citoyennes et paroissiales qui se sont conclues par l’approbation d’un tel projet par une majorité des membres de la paroisse. Ce nouveau statut en vue de nouvelles vocations à donner à l’édifice religieux n’est pas unique au Québec. Pensons plus près de nous à la même procédure réalisée à Saint-Omer et au projet de médiathèque en cours à Sainte-Perpétue. La gestion d’un tel édifice est extrêmement difficile si les lieux ne se voient pas conférer d’autres usages et groupes utilisateurs les partageant. Les coûts d’entretien, entre autres, ne peuvent être assumés dans notre contexte socio-économique actuel par une seule entité administrative. Il fallait donc ouvrir l’édifice à d’autres fonctions que la seule religieuse. C’est ainsi que la communauté de Sainte-Félicité disposera maintenant elle aussi d’un autre lieu communautaire dont une partie demeurera disponible pour les rituels religieux. Une exclusivité d’usage sera conservée par la Fabrique pour les espaces du choeur et de la sacristie alors que les autres espaces seront partagés avec la Municipalité, la Fabrique en devenant en quelque sorte locataire. La cession par don de l’édifice et du lot sur lequel il a été bâti comprenait aussi celle du lot boisé contigu au terrain de balle et à l’édifice municipal et d’un autre lot dans le rang Saint-Camille. Cette cession exclut les autels, biens meubles, objets sacrés et liturgiques qui seront relocalisés et concentrés dans les espaces réservés exclusivement au culte. Les coûts de maintien de l’édifice (chauffage, assurances, etc.) et du terrain (accès, déneigement) et les réparations seront donc assumés par la Municipalité alors que l’entretien des lieux de culte, soit le chœur et la sacristie, incombera à la Fabrique.

La nouvelle vocation multifonctionnelle de l’église

Des tentures ont été installées pour séparer le lieu de culte concentré dans le choeur de celui de la nef qui connaîtra de nouveaux usages. La balustrade le long de l’agenouilloir a été enlevée et sera replacée plus près du choeur libérant un espace en gradins pour une scène. Les niches abritant des statues seront vidées et on pense y installer les portes des confessionnaux de forme ogivale devant un nouvel éclairage. Les autels latéraux seront enlevés aussi alors que leurs bas-reliefs sculptés en bois de même que les statues et chemins de croix seront relocalisés. La tribune, partie surélevée au-dessus du portail logeant habituellement les orgues, pourra y recevoir des expositions permanentes ou temporaires. Dans l’église de Sainte-Félicité, on y a accès par deux escaliers latéraux.

Les Fermières du cercle local pourront s’installer au début de la nef du côté est où elles seront assurées d’un chauffage adéquat et d’une belle luminosité. On y enlèvera un confessionnal assez volumineux, ce qui dégagera un espace supplémentaire appréciable. Les métiers à tisser et accessoires seront donc bien positionnés et accessibles.

Les lots boisés

Le lot du rang Saint-Camille et celui contigu au terrain municipal et à la mairie pourront être utilisés par la communauté. Le sentier du lot boisé voisin du terrain des loisirs qui avait été conçu et aménagé grâce à l’implication d’un comité de jeunes en 2007 et surnommé le Sentier de Blanche-Neige, du nom d’un personnage légendaire local, sera remis à jour. Il comprenait une maisonnette, une piste d’hébertisme avec ses structures, un pont, des panneaux d’interprétation. On consolidera et réparera les installations actuelles en y additionnant d’autres accessoires, entre autres, un tipi comme au début du projet. Cette nouvelle propriété permettra l’extension de sentiers pour un total de plus de 2,5 à 3 km afin d’allonger les circuits de randonnées pédestres, l’administration municipale et les citoyen(ne)s mettant l’accent sur les bienfaits de l‘activité en nature et en famille.

La paroisse et la Municipalité ont travaillé de concert pour disposer de lieux communautaires, identitaires et attrayants. La réserve écologique du lot boisé du village et le Lac du Curé en sont des démonstrations éloquentes et convaincantes.

L’église abrite actuellement l’exposition de crèches miniatures de Mme Thérèse Morneau. On peut consulter le site de la Municipalité et en apprendre plus sur l’histoire locale sur les onglets Portrait et Historique : http://www.ste-felicite.ca/ et sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte-F%C3%A9licit%C3%A9_(L%27Islet) .

Les signataires du contrat de cession: Mme Julie Bélanger, directrice, M Alphé St-Pierre, maire,
M. Pierre Coulombe, notaire, MM. Ronald Bélanger et Lucien Pelletier du Conseil de Fabrique,
debout M. Michel Talbot, curé.